Ce second article de notre séjour Québec 2023 est marqué par le décès de notre ami Jean-Paul et la découverte d’une île majeure en aval de Québec que nous ne connaissions pas encore, l’Île-aux-Coudres.
Lun. 26 Juin – Aller à l’Île-aux-coudres
Nous nous levons à 4h30 du matin, et prenons Francine devant sa porte à 6h comme prévu et prenons la route : 1er objectif, l’arrêt de Melbourne sur l’autoroute 55 avec un déjeuner chez McDonald avec un « Egg McMuffin », ce qui constitue un bon repas, qui tient à l’estomac.
Francine a une très triste nouvelle à nous apprendre : Joanne lui a annoncé ce matin très tôt le décès de son mari Jean-Paul, qui se faisait une joie de partager des moments sympas avec nous, que ce soit autour de la piscine chez eux ou chez Francine et Yves pour de belles parties de cartes !
Jojo appréhende la traversée de Québec ; nous décidons de prendre les petites routes. C’est ainsi que nous nous retrouvons à Saint-Célestin dont l’église nous paraît spéciale de par son architecture.
Mais dès après, nous suivrons la route 132, la route des navigateurs, jusqu’au pont de Québec, après avoir fait le plein d’essence à Saint-Romuald et quelques arrêts au bord du fleuve, dans une vraiment belle halte routière (avec balcon sur le fleuve) et marché public avec un joli petit phare à Deschaillons-sur-Saint-Laurent.
J’arrive à saisir dans mon objectif le fameux Pont de Québec terminé par Eiffel.
La traversée se fait sans trop d’encombre malgré les travaux sur la route qui obligent à beaucoup de vigilance.
A la sortie de Québec, nous pique-niquons au Parc de l’anse de Boischâtel, bien aménagé avec des panneaux d’interprétation, deux tables de pique-nique abritées sous une gloriette en dur. La vue est belle, malgré le temps maussade, sur le pont de l’Île d’Orléans, la ville de Québec et sa silhouette caractéristique. Nous y trouvons deux sportifs qui viennent de parcourir en planches / cerfs-volants à peu près 40 km sur le fleuve et qui rangent leur matériel. Le contact est très agréable.
A Baie-Saint-Paul, nous nous arrêtons au point-de-vue sur la côte. C’est bien couvert, mais reste beau ! Une plaque rappelle les naufrages sur mer !
Juste avant les éboulements, nous « plongeons » vers Saint-Joseph-de-la-rive et nous nous arrêtons à la halte municipale, déjà visitée avec René et Angèle en 2012. Nous y redécouvrons un très beau panorama sur l’Île-aux-coudres.
Nous n’attendons presque pas pour embarquer sur le traversier. Cette traversée est gratuite et assez rapide, 20 mn environ. Un membre de l’équipage me conseille de faire le tour de l’île au lieu de prendre la traverse.
C’est ce que nous faisons en laissant la mer, pardon le fleuve, à notre droite. Malheureusement, il n’y a presque pas d’endroits, surtout à l’ouest de l’île, pour nous arrêter et admirer tranquillement le paysage.
Arrivés au Motel-Chalet Dufour, vers 15h30, je procède à notre arrivée (100$ comptant, pas de CB) et nous prenons place. La dame nous conseille le restaurant du Camping Leclerc à environ 1km pour souper et déjeuner demain matin. Le motel qui nous est attribué est en haut du domaine, Jojo et Francine en sont un peu déçues, mais le temps pluvieux, couvert, ne donnait pas trop de regrets.
Francine qui a très souvent froid, allume tout de suite le chauffage de la pièce et de la salle d’eau. Nous repartons autour de l’île et nous nous arrêtons au Bureau d’information touristique. Un arrêt nécessaire pour connaître les ressources de l’île.
Le préposé est sympathique. Il se demande s’il va monter sa tente (au-dessus de sa voiture) ou dormir dans sa voiture compte tenu de la pluie !
Sur le chemin de retour au motel, Jojo est frappée par les champs de marguerites, omniprésents.
Le Camping Leclerc et son restaurant (je devrais plutôt parler de cantine) se révèlent une bonne solution pour manger au chaud à l’intérieur. La serveuse se trompe dans ma facture. Je m’en aperçois et vais corriger l’erreur. Elle dit qu’elle avait l’intention d’assumer son erreur et de payer de sa poche. Elle est soulagée que je m’en sois aperçu et que je paie la différence. Nous posons la question de l’heure du déjeuner pour demain matin : 8h. Pas de problème, cela nous va bien, surtout pour Francine qui a l’habitude, en vacances de se lever assez tard.
Rentrés au motel, nous prenons les informations météo sur le poste de télévision dont l’antenne est tout à fait spéciale !
Dodo. Francine s’emmitoufle jusqu’au nez !
Mar. 27 juin – Île-aux-Coudres et aller à Saint-Siméon
Un peu avant 8h, nous posons, Francine et moi devant le motel.
Le casse-croûte ouvre bien à 8h comme annoncé. Nous y sommes, bagages dans la voiture. Nous prenons le déjeuner québécois avec œufs, saucisses pour Jojo, bacon pour moi. C’est simple et très bon.
Après quoi, ces dames sortent et se baladent dans le parc du camping pour pouvoir fumer leurs cigarettes du matin.
Nous refaisons le tour de l’île dans l’autre sens et nous nous arrêtons aux boutiques, Francine recherchant un article bien précis, qu’elle ne trouve finalement pas.
Nous nous arrêtons près de l’église Saint-Louis, dommage, elle est fermée ! Puis au lieu patrimonial : Les Traverseux : Espace patrimoine – Canot à glace. Nous allons dans la boutique et faisons quelques achats.
Repartant sur le tour de l’île, Francine cherche toujours son article, un tapis spécial artisanal d’il y a 60 ans. Toujours sans succès.
Dans une autre boutique, Jojo achète 4 branchettes de coudrier, baromètre rustique, à clouer sur un arbre : selon l’orientation – en haut, en bas – de la branchette, il fera beau ou il pleuvra ! Sylvia en a une chez elle.
Nous allons ensuite dans une ultime boutique : L’Atelier-boutique Charlotte.
Nous continuons le tour de l’île dans le sens inverse de notre arrivée. Près de la station service, une esplanade gravillonnée permet une belle vue sur la cote à 18 % que nous avons descendue pour arriver au fleuve hier après-midi. Spectaculaire malgré la grisaille. Plus loin, une boutique ressemblant à une passerelle de gros bateau est fermée.
Puis, nous allons découvrir le Parc Jacques-Cartier au bord du Fleuve coté rive nord de celui-ci, non loin de la gare fluviale. Il est tellement peu mis en valeur que nous passons sans le voir…
Nous faisons demi-tour à l’extrémité de la rue en impasse (cul-de-sac ici) et le trouvons enfin : une simple croix et une statue de Jacques Cartier réduite à une tête tournée vers le fleuve, à coté d’un cimetière : le cimetière des français marqué d’une grande croix élancée. L’endroit est marqué « patrimoine canadien ».
Pendant que nous déchiffrons le lieu, nous assistons en parallèle à l’accostage du traversier dont nous ne sommes pas loin. Nous allons d’ailleurs pouvoir le prendre, étant les derniers à embarquer. Deux traversiers assurent la traverse. Mais nous reprenons celui de la veille, le « Félix-Antoine-Savard », sans que nous l’ayons voulu. Nous croisons l’autre durant la traversée.
Sur les photos nous pouvons distinguer un trait grisâtre : il s’agit de la cote à 18 % mentionnée plus haut ! Et que allons devoir escalader tout à l’heure. Selon le moment et l’endroit de la prise de vue, ce trait apparaît quasi vertical, ou bien incliné.
Le débarquement se fait rapidement. Et nous grimpons la cote. Presque arrivés au sommet, nous nous arrêtons à la halte routière qui offre une très belle vue, des toilettes et des abris pour pique-niquer. Nous échangeons quelques mots sympathiques avec les personnes qui s’y arrêtent également.
Nous gagnons le village des Éboulements, tout proche. Nous nous y étions arrêtés avec Angèle et René en 2012 au retour du Saguenay.
Là une jeune auto-stoppeuse nous demande s’il est possible de l’avancer vers Tadoussac… Mais nous sommes dans un mode d’arrêt « chaque fois que c’est beau », nous refusons de la prendre.
Francine nous parle de santons venus de la région. Nous entrons donc dans une boutique, assez récemment implantée à coté de l’église dans l’ancien presbytère. Francine offre à Jojo une petite « traîne sauvage » à placer dans le sapin de Noël. Un diorama montre un village habité par les personnages, petits santons ? qui n’ont rien à voir avec les santons que nous avions offerts aux membres de la famille il y a quelques années, en 2009, mais qui offrent un charme certain.
Nous prenons le temps de visiter ensuite l’église qui est ouverte. Je photographie la 6ème station du Chemin de Croix, et Jojo les fonds baptismaux. La voûte de l’église est comme une coque renversée, qui me fait penser à la chapelle Notre-Dame de Kersaint dans le Nord-Finistère, en France.
Nous poursuivons notre route et descendons vers la rive au Cap-aux-oies, vers la plage publique, bordée de la voie ferrée du petit-train touristique de Charlevoix, les marchandises transitant maintenant par la route. Une grand panneau signalant que l’usage de la voie est interdite et dangereuse. Elle ne manque pas de piquant, comme tout panneau au Québec ! Voyez plutôt !
Je franchis les rails et descends l’escalier privé pour essayer de glaner quelque bois flotté. Je trouve deux petits morceaux, propices pour faire un bâton de parole, mais que je ne conserve pas.
Nous poursuivons et arrivons en vue de la Malbaie. Un parc au bord du fleuve, le Parc du Quai Casgrain, nous invite pour notre pique-nique. C’est magnifique et nous profitons bien de l’instant et de la nourriture, la glacière ayant bien rempli sa mission.
En repartant, de l’autre coté de la Baie, nous nous arrêtons au point de vue aménagé dans une petite halte étroite où nous nous arrêtons habituellement ici et où nous nous étions arrêtés avec René et Angèle en 2012. Le temps est vraiment maussade.
A proximité de Saint-Siméon, nous souhaitons nous arrêter à Port-au-Persil, mais la route d’accès direct est barré, en travaux. Nous poursuivons jusqu’à l’entrée du village, en fait, jusqu’à la halte municipale à gauche de la route. Arrêt technique pour ces dames, mais pas que. Nous y découvrons les bacs à marée : ce sont des contenants destinés à recevoir les déchets rejetés par la mer (ici, le fleuve connaît la marée !).
Nous décidons de tenter la visite à Port-au-Persil par le coté est en y espérant un café. Cet accès est aussi en travaux mais permet d’avancer… Là je suis très surpris de voir que des bouts de chaussée de 50 à 100 m de long ont été déjà refaits auparavant, et que les autres tronçons sont en gravelle, prêts à être bitumés, mais avec une forte dénivellation, à tel point que nous touchons deux fois ! Je décide donc de descendre de la voiture pour guider Jojo et choisir le meilleur endroit pour passer cette difficulté… Manip répétée une dizaine de fois en deux kilomètres environ…
Arrivés au village, nous voyons les travaux en cours ; en fait il faut refaire le pont sur la route au-dessus des chutes. Nous arrivons à nous garer à proximité du Pavillon d’accueil, désert. Nous consultons les différentes affiches et allons dans le parc situé en bas de ce pavillon, le long du ruisseau dont les crues récentes ont mis à mal le pont, d’où les travaux.
L’endroit est magnifique, charmant, mignon. Nous avons la vue sur une petite anse, le port, un parc et la cidrerie. Un sentier suit le cours du ruisseau. C’est très agréable. On voit qu’il n’a pas de lit bien défini, d’où les difficultés en cas de crues brutales.
Nous repartons, mais avons la surprise de travaux sur notre chemin de retour : un camion présente de la terre à la pelle mécanique qui le suit et qui dispose cette terre sur le coté gauche de la route, sur ce qui va être le « trottoir ». Ces travailleurs sont vraiment doués : nous avons l’impression qu’ils disposent la terre comme à la petite cuiller, très précisément.
Nous profitons d’un moment propice pour passer et remonter la cote non sans que je descende de voiture pour choisir le bon endroit pour ce faire.
De retour à Saint-Siméon, nous prenons un café dans un restaurant déjà fréquenté il y a longtemps.
Au motel, l’Auberge-sur-Mer, nous avons un bel accueil, tout proche de la gare fluviale, mais la chambre qu’on nous offre n’a qu’un lit au lieu des deux demandés. Erreur vite réparée avec la chambre contiguë. La télé nous indique que les feux ne sont toujours pas maîtrisés. La pluie aide un peu, sans plus. Et Francine est au téléphone avec Yves.
Le Restaurant-sur-Mer, en face, fait partie de la même entreprise et il est parfait pour le souper de ce soir et le déjeuner de demain matin. Il donne sur cette gare fluviale. Et il porte 4 drapeaux : Canadien, québécois, états-unien et français. Nous assistons à l’arrivée d’un traversier de Rivière-du-Loup. Nous allons y manger en face de la mer. Le service est convivial et efficace.
Dodo après les cigarettes d’usage à la sortie du restaurant… et la décision prise, après discussion, de prendre le traversier demain pour :
- permettre de ne pas repasser par Québec au retour
- donner l’occasion de passer à Cap-Saint-Ignace pour rencontrer la nouvelle demi-sœur de Jojo et Francine, Gaétane.
Mer. 28 juin – Traversée, Visite à Gaétane et Sherbrooke
Au matin, les filles ratent l’occasion d’aller chercher un café au restaurant-sur-mer, ouvert très tôt. Mais nous y allons déjeuner assez rapidement. Nous nous asseyons à la même table que la veille, ce qui nous vaut des remarques plaisantes des serveuses, mère et fille.
Nous prenons le temps de nous balader le long de la cote près du camping, histoire de humer l’air du large et de fumer pour Jojo et Francine. Deux personnes en poncho sur la plage, la balançoire y est déserte… Les panneaux d’interprétation disent beaucoup de choses sur les lieux, les traversiers, etc. Il y a comme souvent ici un grand panneau indiquant le risque d’incendie aujourd’hui. Nous assistons à l’arrivée du traversier. L’accostage est au centimètre près, impressionnant.
Nous remontons sur la route principale pour pouvoir prendre la bonne file pour prendre le traversier : un placier nous donne un ticket poinçonné indiquant 3 seniors à bord de la voiture, à présenter à la caisse du bord. Nous voyons quelques voitures du Nouveau-Brunswick, seule province officiellement bilingue.
Le temps est devenu agréable. Nous sommes donc sur le pont. Au moment où l’on contourne le sud de l’Île-aux-Lièvres, nous y rencontrons deux travailleuses sociales ayant été aussi institutrices et qui rentrent de France où elle ont parcouru en vélo le tour de la Bretagne. Elles y retournent souvent ; elle regrettent d’avoir manqué de temps pour passer à la presqu’île de Crozon et au deux caps, la pointe Saint-Mathieu et la Pointe-du-Raz.
Nous passons un agréable moment en leur compagnie et nous débarquons. Francine n’a pas encore vu les chutes de la Rivière du Loup et nous allons essayer de les lui montrer… Malheureusement, nous nous perdons quelque peu et ratons le bon embranchement pour y accéder.
Après un demi-tour, des recherches et la consultation d’une personne sur un stationnement, nous arrivons au parc du haut des chutes : il s’agit du Parc-de-la-petite-chute. C’est propice pour un pique-nique. Mais d’abord, une petite visite sur la passerelle en haut des chutes…
Le pique-nique est agréable et l’ombre des arbres est bienvenue.
Il est temps de reprendre la route d’autant que Gaétane doit nous attendre aux alentours de 15h. Nous l’avons prévenue que nous devons faire le plein d’essence… et faire quelques arrêts touristiques, si le temps, la pluie le permettent.
Un arrêt à Kamouraska s’impose. Au bureau d’information touristique, je fais rire les préposées en plaisantant sur mon accent. Pluie, soleil, pluie, je retrouve Jojo et Francine à l’abri sous une gloriette à proximité de l’information, cigarette à la main.
Plus loin, après le village des Aulnaies, juste avant Saint-Roch des Aulnaies, nous prenons la route du quai pour aller au bord de l’eau d’où nous savons trouver une belle vue : nous sommes près de la table d’orientation du Havre-du-quai de Saint-Roch-des-Aulnaies et des panneaux d’interprétation. Nous avons juste le temps de prendre quelques photos et la pluie se remet à tomber assez drue.
Il est temps de remonter en voiture pour gagner Cap-Saint-Ignace et visiter Gaétane.
Nous la trouvons un peu troublée, car elle ne sort pas immédiatement de chez elle alors que nous sommes garés à 10 m de sa porte… Elle nous reçoit sur le devant de chez elle et Jojo lui demande, alors ce café ? Elle s’y affaire.
Nous avons l’impression désagréable qu’elle n’est pas tout-à-fait présente… Nous jasons un peu. Elle a de la difficulté à s’exprimer. Pascal, le fils du propriétaire des lieux et compagnon de Gaétane passe pour résoudre un problème de tondeuse à gazon et nous donne des nouvelles, peu optimistes, de son père retenu à l’hôpital.
Arrive un livreur pour Mme Jocelyne Perrot : Jojo se désigne, il lui apporte un panier garni sur dalle de bois avec toutes sortes de produits locaux. Jojo est abasourdie, mal à l’aise, d’autant que Francine n’a rien et qu’a priori, elles sont sur le même pied d’égalité…
Nous restons environ deux heures en sa compagnie, de plus en plus mal à l’aise et prenons congé, conscients d’avoir fait notre B.A.
Nous repartons vers Sherbrooke avec l’inévitable arrêt à la halte de Melbourne juste à la fermeture.
Nous laissons Francine devant chez elle, et regagnons notre chez-nous québécois.