Compostelle 2016 – 1 : De Roncevaux à Lorca

Nous entamons notre Chemin de Compostelle 2016, là où beaucoup de pèlerins le font.

J01 Dim. 04 sept. – Roncevaux Espinal

Nous nous levons à 5h45 dans le noir car le petit déjeuner est à 6h30 et que le refuge ferme à 7h. Nous sommes re-bousculés et nous espérons n’avoir rien oublié.

Nous prenons en vitesse le petit déjeuner à coté d’une canadienne de Gatineau. Nous sommes remboursés des 24€ du repas non pris de la veille, et sentis propulsés vers la sortie dans le noir du petit matin. En fait, nous sommes fichus à la porte de façon quasi militaire.

Nous allons gérer nos sacs à la voiture qui est garée non loin de là et nous occuper du panneau solaire offert par les enfants pour charger le téléphone…

Nous nous re baladons sur le chemin de ronde : il s’agit de tuer le temps pour attendre le bus qui va nous emmener à Roncevaux d’où nous recommencerons à marcher. Nous revisitons l’église et prenons un café au Café de la Paix, là où nous avons mangé hier avec les enfants.

Nous passons à la gare voir les horaires et avons un message de Jacques qui nous souhaite bon chemin.

Nous achetons des sandwichs et attendons le Bus qui arrive vers 11h30. La balade vers Roncevaux est assez jolie et reprend en partie le parcours de ce que nous avions marché l’an passé.

Appel de René et Angèle pour nous souhaiter bonne marche.

Arrivée à Roncevaux, je prends le temps d’aller à l’Office des Pèlerins pour acheter deux nouvelles crédential

Nous redémarrons à 13h après la visite à l’abbatiale et de la crypte, cette crypte dont nous ne pouvons pas faire de photos.

Nous rencontrons Jean-Marc qui traîne son sac ; nous le retrouverons au gîte à Espinal.

Le début de la marche est sympa, beau sur une allée boisée qui longe la route (Santiago 790km), mais il faut s’habituer aux signes du chemin. Un peu plus loin, nous nous arrêtons pour manger les sandwich et sommes à coté de personnes du « Pas de Calais ». Nous rencontrons Jean-Marc, un pèlerin parti de Clermont-Ferrand, par Le Puy, qui a un chariot

Arrivée au gîte, (Albergue Irugoienea) l’accueil d’Angel est très sympathique ; il nous aide à réserver pour demain à Zuburi.

Nous faisons douche, lessive, et retournons à l’église pour la visiter.

Je prépare les gourdes avec du bicarbonate et de l’huile essentielle de citron. Lessive avec des fils à pendre le linge un peu rares pour tout le monde. C’est l’occasion pour Jojo de discuter avec une jeune roumaine sympathique.

Nous prenons le repas avec Jean-Marc : salade de pâtes, thon, maïs, olives, salade et saucisson local et du yaourt. Mais en fait, nous sommes assez nombreux : 7 cyclistes italiens, 4 roumains dont la jeune fille aui a parlé avec Jojo lors de l’épandage de la lessive sur les fils.

Comme c’est l’anniversaire de Jojo, le patron offre une tournée de pataxaran, dont mon gobelet de verre est renversé par la petite roumaine qui s’est prise d’affection pour Jojo et veut l’embrasser (trop !) vivement !

Nous avons un appel de Nicolas plus ceux que Marylène nous a renvoyés, et de René, en Bretagne chez Angèle Gouérou.

J02 Lun. 05 sept. – Espinal – Zubiri

Lever 6h, petit déjeuner 7h. Nous prenons le café à la machine.

Belle balade, mais difficile par moment car cela grimpe sec sous le soleil ! On arrive à profiter de l’ombre des arbres de temps en temps.

Le sentier est beau et nous commençons à voir sur les grillages la multitude de croix hâtivement faites de croisements de branchettes ; nous nous arrêtons à Viscarret (Bizkarreta) où il y a beaucoup de monde, c’est un endroit sympathique. Mais qui permet de faire une pse avec un café. Un pèlerin passe à coté de nous avec son âne, bien « décoré ». L’église est fermée.

Par contre au col avant Zubiri, il y a trop de monde et trop de soleil, nous passons outre.

Plusieurs personnes nous demandent si tout va bien ; en effet, Jojo a des difficultés avec son sac à dos. La sollicitudes des autres pèlerins est constante. Cela rend ce chemin de Compostelle si « spécial ».

il me semble que nous prenons un bain de pied dans le ruisseau, mais est-ce là ?

Dans la grande descente, je glisse sur le sable qui recouvre le sentier ; deux pèlerins volent à mon secours ; plus de peur que de mal ; il semble que j’ai un problème de charge de mon sac qui penche à gauche.

Au cours de la journée, je change 5 fois de chaussettes et Jojo 3. Nous arrivons fatigués au gîte (Albergue El Palo de Avellano). Nous patientons un long moment avant de voir la patronne des lieux. Le gîte est superbe. Je fais la lessive et nous prenons les douches qui vont bien.

Nous partageons la chambre avec 4 français sympathiques.

Douche, lessive et sortie dans le village qui présente un superbe pont romain, un bel endroit sur le ruisseau. L’église est fermée.

Nous prenons le temps de boire notre verre de vin rosé sur une terrasse à coté de l’église avant d’aller acheter des dosettes de café, de thé et de sucre.

Nous faisons un bon dîner communautaire où Jojo fait la connaissance d’une Québécoise qui vit en Floride et nous couchons tôt : 21h30.

Quelques réflexions : Beaucoup de pèlerins ne portent qu’un petit sac et il y a beaucoup de cyclistes, surtout italiens, ce qui rend la marche moins « confortable ».

J03 Mar. 6 sept. – Zubiri – Zabaldika

Lever 6h15 et bon petit déjeuner. Mais Jojo a très mal dormi car elle a étouffé toute la nuit : chaleur et manque d’air.

Nous partons à 8h et Jojo démarre avec un point dans le dos quasi immédiat. Nous retraversons le pont romain.

Les paysages sont superbes, le sentier agréable. Nous marchons sur des dalles de pierre ou sur du gravillon.

En passant près de Larrasoaña, nous sommes confrontés à un groupe de personnes mal-voyantes encadreée par des accompagnateurs et des chiens ; c’est une formidable leçon de vie et de bonne humeur.

Nous arrivons à l’Albergue parroquial de Zabaldika en ordre dispersé, car nous n’avons pas réservé, compte tenu du caractère religieux du gîte, et Jojo est un peu à la traîne… son mal de dos est prégnant. Ce gîte, pour corser l’arrivée, est en haut d’une colline avec une belle petite église du 13ème siècle : Saint Étienne : nous prenons la photo de la pancarte et l’envoyons à l’ami Etienne, ex-collègue de Jojo.

Superbe accueil chrétien donativo.

Douche lessive, visite de l’église et préparation et dégustation du repas en commun. Un vrai bonheur. Le gîte est complet, nous avons bien fait d’arriver tôt.

Les crédential sont tamponnées dans l’église et je sonne la cloche, en fait, je fais tinter la plus petite, comme un gamin. Bon moment ! Puis c’est au tour de jojo…

Voici quelques unes des autres photos de la journée.

J04 Mer. 7 sept. – Zabaldika – Cizur Menor

Lever et petit déjeuner à 6h45. Départ agréable depuis le gîte après avoir laissé un montant correct pour le donativo. Cette étape a vraiment été très agréable.

Nous passons Trinidad de Arre où un copain de marche vend une cigarette à Jojo à moins que ce soit le contraire ! C’est la chasse aux distributeurs (machine) de paquets de cigarettes dans les bars et café.

Après de nombreux arrêts, dans une longue marche en entrée de Pampelune, nous passons le pont sur la rivière Magdalena et entrons dans Pampelune par la Porte de France. Nous passons à l’Office de Tourisme avant de nous diriger vers Cizur Menor.

C’est difficile pour nous deux, surtout Jojo avec son point dans le dos, du fait du faux plat qui est une vraie montée après la sortie de la ville et le soleil qui tape.

J’avance en tête vers le gîte de l’Ordre de Malte où je suis accueilli par Wilhelm de Toronto et un autre hospitalier.

Installation faite, nous partons en bus vers Pamplune que nous n’avons pas bien vue ; nous retrouvons un pèlerin américain assez gros qui rêve de voir la ville de Hemingway… Nous lui donnerons d’ailleurs le surnom d’Hemingway et il en rira.

Nous prenons le café sur la Place du Castillo et visitons la cathédrale et l’exposition OCCITENS, puis l’église San Nicola avant de reprendre le bus vers le gîte.

Nous prenons le repas tiré du réfrigérateur – le gîte est donativo – sauf pour le lit.

Nous dînons en compagnie d’une québécoise, Lise, outrée d’avoir été laissée pour une guenille par deux canadiennes anglophones assez hautaines… Jojo tâche de lui remonter le moral…

Marylène nous donne des nouvelles des enfants, car c’est elle qui est le lien.

J05 Jeu. 8 sept. – Cizur Menor – Uterga

La chance : le temps est couvert et la montée à l’Alto del Perdón est OK.

Durant la montée, assez longue, nous nous arrêtons à Zariquiegui manger un mini-bocadillo. Et je re-casse-croûte de nouveau au sommet.

Nous profitons un moment de la vue, avec sa lignée de silhouettes de pèlerins stylisée, et d’éoliennes : une trentaine à peu près…

La descente est abrupte est très très caillouteuse mais rapide.

Arrivés à Uterga, nous avons, après coup, l’impression d’avoir choisi la mauvaise auberge, Albergue Camino del Perdón, juste en face du gîte municipal… l’accueil est peu souriant, c’est le moins qu’on puisse dire. Qu’est-ce qui nous a fait choisir celle-ci ? C’est un peu l’usine. Elle est pourtant notée 9,1 sur Booking !

Les sanitaires sont propres mais peu fonctionnels.

Nous prenons notre pot habituel sur la terrasse et décidons d’aller voir si l’église est ouverte. Déception, elle est fermée !

Nous avons des nouvelles de Josselin.

J06 Ven. 9 sept. – Uterga – Lorca

Le petit déjeuner se limite à des biscuits et un café pris au distributeur.

Le début de chemin est sympa, mais nous sommes seuls au monde. Nous revoyons un jeune couple vu la veille avec lequel nous avions sympathisé (F & Q). Nous leur payons un café à l’entrée de Puente la Reina.

La sortie de Puente la Reina est marquée par le fameux pont des pèlerins voulu par la reine d’Espagne qui en avait assez de voir les pèlerins se noyer dans la rivière, selon la légende.

La côte qui suit de peu ce pont est très dure et beaucoup de pèlerins prennent des pauses !

Nous faisons une pause à Mañeru sous un toit au-dessus d’une fontaine. Et prenons un pot un peu plus loin.

Nous avions envie de faire étape à Cirauqui, très beau village.

Hélas le seul gîte de la place n’a plus qu’une seule couchette : nous sommes devant le dilemme de reculer de 2,5 km pour dormir à Mañeru ou d’avancer de 6km jusqu’à Lorca ! La patronne est sympa : elle s’assure qu’il y a bien encore deux places au gîte de Lorca, en face du gîte municipal car là, on ne peut réserver !

La montée vers Lorca est interminable, sous le soleil. Après un virage, on espère que c’est le dernier… non, il y a encore une côte, et encore une… Le petit pont romain dans la vallée, très joli, en pierre, est bien loin ; les gourdes sont vides…

Je me dépêche pour aller au gîte et demande de l’eau : la patronne me tend une bouteille et me dit de me dépêcher pour la donner à mon épouse … que je retrouve, m’étant pressé, à l’entrée du village en train de faire la conversation avec un papi sur un muret au bord de l’église ; là, elle a forcé mon admiration.

Rentrés au gîte, nous prenons un panaché… et faisons une lessive à la machine.

Pendant le repas, nous sommes à une table de 6 où une jeune australienne de 18 ans fait le chemin seule. Les autres convives n’en reviennent pas.