Suite du Chemin de Compostelle en Midi-Pyrénées
Mardi 10 juillet – Marsolan – Ferme-du-Tollet
Petit-déj’ tôt et départ à 6h15. Grande descente à Marsolan. Robert nous redouble rapidement même s’il a fait le détour par La Romieu où nous avions fait étape la dernière fois.
Sur le chemin, nous sommes intrigués par ce qui ressemble à des carcasses d’écrevisses… arrivés à un ruisseau après un petit lac, nous avons l’explication : il regorge d’écrevisses et elles sont pêchées par des oiseaux qui les lâchent de haut pour briser la carapace ! Ingénieux.
Un peu plus loin, nous voyons les 5 dames en train de pique-niquer. Nous nous donnons rdv à Condom en face de la statue des 4 mousquetaires pour un adieu convivial… Nous les attendrons plus longtemps que prévu… une petite sieste, sans doute.
Nous partageons un moment très sympathique avec 3 des 5 dames, dont Cathy et Sandrine qui donnent leurs adresses courriel en échange des nôtres. Bises au moment de se séparer et nous repartons.
C’est une dure journée pour Jojo : 23,5km. Lors d’une pause, nous voyons arriver 3 pèlerines… Jojo me dit : ce sont des instits… Cela c’est avéré quand nous avons fait les présentations au gîte.
Arrivés au gîte, la Ferme-du-Tollet vers 16h15. Des ânes, des poulains, des crottes, etc. Il y a déjà du monde, dont Robert le Neuchâtelois.
Avant le repas du soir, une visite de l’atelier est prévue. En attendant l’heure de la visite, nous sommes rassemblés dans la cour avec un personnage qui détonne dans le groupe : en fait, il s’agit d’un professionnel des boissons alcoolisées qui vient visiter en spécialiste. Il goûte comme tout le monde. Le patron le traite comme nous et insiste sur le fait que nous n’aurons pas de séquelles le lendemain car son vin ne contient pas de sulfites.
L’hôte est un personnage, son épouse, très active, est effacée alors qu’elle porte beaucoup sur ses épaules. Nous la plaignons sincèrement, mais discrètement, et la remercions de son excellent repas pris après la visite du cellier où se concocte l’armagnac qui servira à baptiser le gâteau .….
Mercredi 11 juillet – Ferme-du-Tollet – Lamothe (casa d’Elena)
Lever 4h45, départ 6h05. Robert nous double vers le km 5, et nous rencontrons un père accompagné de son fils qui a fait un an d’études à l’université Laval à Québec. Nous les avons revus au café à Montréal-du-Gers. Nous nous rappelons les moments passés ici il y a 4 ans où nous avons fait étape.
Nous avons pris notre temps avec de longues pauses : Jojo a en effet très mal au dos.
Nous arrivons au gîte vers 3 h moins le quart. Elena se présente comme pèlerine et n’a fait illusion que peu de temps… les hébergements dans la région passent de main en main et le fait de se présenter comme pèlerine peut « dorer la pilule ». Elle a d’ailleurs tiqué quand je lui ai répondu : on voit tout de suite si un hébergeur a déjà fait le chemin… Elle n’avait jamais faire plus d’une ou deux étapes !
Mais le gîte est bien pensé, avec quelque chose qui nous a paru très intéressant : un essoreur de linge après lessive, qui gagne beaucoup de temps au séchage sur les fils.
Nous étions passés devant cet endroit en 2014, sans nous arrêter. Nous faisons le point pour les prochaines étapes. Nous appelons André pour connaître sa disponibilité pour nous recevoir en demi-pension. Il est ok, il se sent en effet un peu mieux et peut nous recevoir, ce qui n’était pas du tout sûr au début du chemin.
Nous recevons des nouvelles de Joss et d’Isa et de Sylvie pour les voitures devant la maison.
Le repas se fait en groupe tout autour de la grande table. Nous somme une dizaine, à peu près. Les 3 instits, nous deux, un couple d’états-uniens et un pèlerin qui revient de St-Jacques et à St-Jean-Pied-de-Port, il a rencontré un ami qui a décidé de revenir avec lui. Ils marchent donc tous les deux à « l’envers » si je peux dire.
Je lui raconte l’anecdote du marcheur allemand rencontré après Monistrol qui revenait lui-aussi de St-Jacques et qui retournait à pied chez lui, en Allemagne. J’ai conclu en lui disant : je vous souhaite, de retour chez vous, d’avoir sa sérénité, le même bonheur que celui affiché sur son visage ». Le lendemain, au moment de partir, il s’est approché de moi, sans rien dire et m’a longuement serré la main : il avait perçu ma sincérité.
Jeudi 12 juillet – Lamothe (casa d’Elena) – Manciet
Très bon petit-déj’ avec Dan qui parle de sa belle balade. Par l’ancienne voie de chemin de fer , nous atteignons assez rapidement Eauze. Courses, retrait d’argent, café au même endroit que la première fois, et j’égare momentanément mon téléphone. Bel émoi, mais je le retrouve dans la mauvaise poche… Jojo a dû interrompre sa visite de l’église. Nous y retournons pour y rencontrer les états-uniens dont la dame nous indique la statue de St-Jacques. C’est jour de marché et nous tombons sur les 3 instits auxquelles nous donnons rdv sur le chemin.
Quelque temps après, nous voyons un autre kiosque de l’honneur et nous cassons la croûte tout près d’une ferme dont la patronne nous bichonne de façon sympathique. Nous sommes avec les 3 instits avec lesquelles nous échangeons nos coordonnées. La correspondance se poursuit encore à l’heure actuelle, de temps en temps. Nous prenons bien sûr quelques photos.
Arrivée à Manciet où il faut attendre au bar « chez Monique » l’ouverture du gîte de Marie-Laurence, de Colmar (elle a 4 enfants au Québec : Montréal et Fitch-Bay) qui a pris la succession d’un hébergeur recommandé par André. Cette alsacienne de Colmar a peu d’expérience d’accueil mais fait de la « qualité » avec du bio.
Elle nous accueille avec de l’eau citronnée, ce qui est bien agréable. Son repas est très bon, avec des produits bio. Elle nous loge dans une chambre avec un grand lit… A suivre !
Vendredi 13 juillet – Manciet – Lanne-Soubiran
Lever 5h15. Mais nuit désastreuse : j’ai été piqué par ce qui semble être des punaises de lit. Je me suis gratté de minuit à 3 ou 4 heures du matin. Petit-déj avec du fromage. Nous n’avons pas le courage de faire cuire des œufs, pourtant à disposition. Nous avons trouvé un petit mot de Marie-Laurence très sympa.
Départ à 6h20. Nous partons rapidement, ce que me reproche Jojo. Nous sommes à Haget en 1h. Beaucoup trop rapide. Nous avons revu les 3 dames 3 fois dans la journée : à Haget, à Nogaro et à l’Eglise-caquetoire de Lanne-Soubiran.
Nous subissons un orage violent et nous nous abritons dans l’église St-Nicolas à Nogaro
Bel accueil d’Isabelle qui remplace Marinette, pèlerine Belge en vacances pour le moment. Elle prend la mesure de mes piqûres et met mon sac à viande de soie dans le congélateur pour attendre le lendemain. Je profite du hamac dans le jardin.
Appel du CA de Belfort-Québec pour mettre au point la potironade. C’est prévu après notre retour. Tout va bien.
Lessive. Bon repas préparé par Isabelle. Nous mangeons de concert avec Isabelle et un pèlerin qui s’est fait son propre repas, mais nous partageons le vin.