Compostelle 2015 – 3 : D’Ostabat à Roncevaux

Notre chemin de Compostelle franchit la frontière avec l’Espagne !

Pour mémoire, cet article est à comparer avec celui retraçant le second Chemin de Compostelle en 2018

Mer. 13 mai – Ostabat – St-Jean-Pied-de-Port

Nous quittons le gîte un peu avant 7h pour aller petit-déjeuner au restaurant d’Ostabat au cœur du village, en hauteur avec les hollandaises. C’est le moment pour les brebis de passer dans l’autre sens devant le gîte.

Il n’y a pas de ravitaillement. Dommage, nous ne pouvons pas visiter l’église non loin du restaurant.

A partir de là, nous serons très souvent sur du macadam…

Un peu après Larceveau, nous passons au ras d’une ferme et devons passer sur une poutre avec une sorte de pas japonais pour éviter l’eau. C’est là que nous rencontrons Sandrine de Poitiers qui est censée marcher avec sa nièce, mais apparemment, elles n’ont pas la même vision de la pratique du chemin. Elle est ravie de pouvoir marcher du pas régulier, paisible, du pèlerin contrairement à sa nièce, un peu trop « marathonienne » pour elle.

Nous faisons une halte près de Gamarthe avec Sandrine. Nous voyons beaucoup de bovins, mais surtout beaucoup d’ovins !

Nous passons près du château d’Aphat avant d’arriver à Saint-Jean-le-Vieux, dont nous visitons l’église Saint-Pierre avec Sandrine. Nous prenons un café au Café de Mendy avant de reprendre le chemin. Au moment de franchir le ruisseau Laurhibar, une chapelle nous attire avec son « caquetoire ».

La montée vers la porte St-Jacques, entrée de St-Jean-Pied-de-Port, est inattendue. Suzanne nous photographie devant cette porte mythique.

Nous avons réservé à l’Auberge du Pèlerin sous la recommandation d’André, ce qui a bien changé depuis. Nous sommes très bien accueillis par Danielle dans cette très belle maison de ville, Danielle qui nous installe tout en haut, dans un emplacement tranquille et me masse la jambe très gentiment. Nous faisons notre lessive et la pendons dans le jardin, derrière la maison, quasiment au-dessus des remparts de la vieille ville.

Nous nous baladons en ville, visitons l’église et faisons des courses pour le pique-nique de demain.

Nous prenons des nouvelles de Marylène qui doit venir camper à St-Jean-Pied-de-Port avec Christophe ce soir. Et Josselin nous appelle.

Au gîte, au repas, nous retombons malheureusement sur le couple indélicat d’Arthez-de-Béarn. La dame fait une fixation sur le dessert car c’est la même chose qu’hier, ils dorment en effet ici pour deux nuits car ils sont monté aujourd’hui à Roncevaux, et en sont revenus.

Jeu. 14 mai – St-Jean-Pied-de-Port – Val Carlos

Nous avons prévu d’arriver ce soir à Val-Carlos avec Marylène et Christophe. Nous petit-déjeunons au gîte et gagnons la place où nos avons rendez-vous avec Marylène et Christophe. Ils ne tardent pas à arriver, mais n’ont pas eu le temps de déjeuner car ils ont planté la tente à la nuit noire, et ont dormi autant que possible : nous nous dirigeons alors vers un Bar restaurant pour leur offrir ce petit déjeuner et nous reprenons aussi un café.

Nous démarrons le chemin, d’abord sur une route le long de la Nive d’Arnéguy, sans nous être trompé au carrefour qui monte sur la montagne par le GR65 commercial.

Nous faisons une balade sympa malgré le macadam, un brouillard léger masque le soleil et modère la température. Les paysages sont sympa, verdoyants. Nous montons, descendons.

A un moment donné, la Nive fait la frontière avec l’Espagne. Quelques pauses permettent de souffler un peu et occasionnent de bonnes parties de rigolade.

Nous passons en Espagne aux Ventas Arnéguy et en profitons pour y prendre un café en terrasse, ce que nous referons en 2018.

Nous flirtons avec la frontière mais jusqu’à Val Carlos (ici, site espagnol) nous serons majoritairement en France depuis Arnéguy où le pont sur la Nive donne tout de suite sur le poste de douanes françaises, en suivant le chemin par Ondorola. Nous rencontrons un homme sur ce chemin et après quelques échanges, nous parle d’amis au Québec.

Ondorola est le dernier village français juste avant de passer la Nive sur une passerelle et arriver par le bas à Val Carlos. Quelle grimpette ! Elle est si rude, que le béton a été employé avec de simili marches de faible hauteur.

Nous nous mettons en quête du gîte et d’endroit pour pique-niquer : un parc d’enfants nous attire avec ses tables et nous en profitons gaiement puis allons prendre un café au restaurant qui va devenir notre base arrière !

Une boutique jouxte ce restaurant et nous demandons au patron s’il y a des bus pour retourner à St-Jean-Pied-de-Port : il n’y en a pas, mais il a repéré un couple de « papi-mamie » français dans la boutique d’à coté et envoie Christophe s’enquérir de la possibilité de covoiturage. Bingo, ça marche. De toutes façons, le patron avait dit qu’en cas de nécessité, il redescendrait Christophe !

Alors Christophe va chercher la 106 à St-Jean et remonte chercher Marylène. Pendant ce temps là, Jojo achète des cigarettes : 42€ la cartouche !

Les deux repartent pour rentrer à Pau. Nous retournons au gîte. La gérante de celui-ci est bien connue du restaurateur et a bien trouvé l’argent de notre nuitée sur la table du gîte : il faut maintenant tamponner les crédential. Nous l’avons attendue jusqu’à 20h, mais de guerre lasse, nous sommes allé dîner au restaurant : elle nous y rejoint ; c’est très sympathique et bon enfant.

Il fait froid, il bruine, et nous n’avons pas visité l’église qui est fermée.

Au retour au gîte, nous trouvons un australien et un hollandais qui, lui, fait le chemin en vélo.


Quelques images supplémentaires de la journée

Ven. 15 mai – Val Carlos – Roncevaux et retour St-Jean

Ce jour, mon père, Papi pour tout le monde, aurait eu 100 ans.

Nous avons prévu d’aller jusqu’à Roncevaux et de revenir comme nous pourrons à St-Jean-Pied-de-Port. Nous comptons sur notre bonne étoile. Ne sommes nous pas sur le Chemin des Étoiles (de Compostelle) ?

Le petit déjeuner prévu dans la nuitée est sommaire mais suffisant. Nous nous mettons en route vers 8h. Il pleut, il fait froid et il vente.

Le chemin suit d’abord la N135 espagnole avant de s’enfoncer sous bois vers la rivière Regata. C’est magnifique. Nous passons près d’une falaise et sous une cascade de faible débit. Le poncho est de mise !

Nous longeons le torrent sur plusieurs centaines de mètres, le traversons au moins trois fois puis entamons la remontée le long du coteau sur un beau sentier où nous faisons attention de ne pas glisser vu la pluie.

Nous débouchons pour quelques dizaines de mètres sur la N135 avant de replonger dans la forêt à l’endroit où une petite fontaine nous offre de quoi nous asseoir, et faisons quelques poses, Puis, une grande montée assez abrupte. Nous longeons encore un petit ruisseau que nous franchissons sur un gué très renforcé par pavés et béton puis le long d’une ligne électrique, puis en forêt.

Nous débouchons enfin sur le parc de stationnement près de l’Iglesia de San Salvador de Ibañeta. Le brouillard est si dense et il fait si froid, que Jojo ne peut pas s’allumer de cigarette ! Mais elle a le sourire de celle qui a fait un petit exploit, pour elle qui n’aime pas du tout grimper.

Encore un km et demi, et voici les bâtiments de la Collégiale Royale de Roncevaux. Nous ne nous attardons pas et faisons tamponner nos crédential.

Nous allons ensuite prendre un café en compagnie de Christophe, pèlerin comme nous en quête de chaleur et de réconfort physique. Nous prenons ce café dans une albergue sur la place en face de l’arrêt de bus.

Il pleut et nous attendons une occasion pour revenir à St-Jean-Pied-de-Port. Finalement, nous sommes 7 sous la pluie à vouloir redescendre et un espagnol en fourgonnette comme pour la Malle Postale ou Taxi Claudine, veut bien nous descendre pour 45€. Nous disons 7€ par personne, cela en fait 49 : il est tout content et nous redescend.

Nous avons réservé un nouveau gîte, le gîte Izaxulo, dont les propriétaires sont néophytes : ils n’ont pas préparé de papier journal pour sécher les souliers ! C’est là que nous découvrons l’affiche de cinéma : « The Way » ou « La route ensemble ».

Nous visitons de nouveau St-Jean en attendant l’heure du repas pèlerin à base d’axoa et de gâteau basque, repas que nous prenons avec Christophe.

Dans la nuit, Je veux me pencher pour parler à mon voisin, et je tombe de ma couchette !


Quelques images supplémentaires de la journée

Sam. 16 mai – St-Jean-Pied-de-Port – Pau

Lever 6h. Nous petit-déjeunons au gîte après avoir refait notre sac dans le sous-sol du gîte. Il fait une pluie froide.

Nous attendons notre taxi, un 1er arrive à 7h15 pour d’autres touristes peu agréables…

Point de RDV du taxi

Le notre arrive peu après. C’est un Taxi Ostibarret, basque et le revendiquant. Je discute avec lui pendant la route qui nous ramène à Aire-sur-l’Adour. Les parents travaillent, les grands-parents élèvent, éduquent les enfants dans les traditions et valeurs propres au pays basque… Qu’on se le dise. « Avez vous remarqué qu’il y a peu d’étrangers ici ? » Notons que Christophe est encore avec nous.

Arrivés à Aire-sur-l’Adour, nous prenons un café à la même terrasse qu’à notre arrivée. Nous recevons un message de Marylène : « nous vous attendons pour midi à Pau ».

Nous saluons André et Odile et reprenons la 308 stationnée à coté de chez eux.

Nous arrivons à Pau vers 11h45 chez Marylène et Christophe, et prenons le repas avec eux et avons droit au fameux gâteau d’Oloron Sainte-Marie, le Russe.

Nous avons des nouvelles des enfants, puis faisons une petite sieste, avant de faire une balade le long des lacs.
Soirée tapas et tortillas avec du Jurançon !