Compostelle 2015 – 2 : D’Arthez-de-Béarn à Ostabat

Le Chemin de Compostelle commence à « sentir » l’Espagne…

Sam. 9 mai – Arthez-de-Béarn – Sauvelade

Nous prenons un café au gîte et allons faire des courses au petit casino et prenons le petit-déjeuner au Café des Sports ».

Ce village est quasiment un village-rue sur une crête. La rue pour en sortir est donc assez longue, mais nous arrivons quand même à un chemin de terre arboré beaucoup plus sympathique que la journée d’hier.

Lorsque le chemin emprunte une route pour descendre vers Argagnon, nous retrouvons le goudron que nous conserverons longtemps.

Assez rapidement, une halte dans un pré nous tend les bras : nous ne résistons pas à l’invitation d’une pause. C’est une propriété privée laissée à la disposition des pèlerins.

Nous visitons l’église d’Argagnon. Puis nous franchissons le Gave de Pau, puis l’autoroute A64 sur un pont et arrivons à Maslacq. L’église est un peu hors chemin, mais nous penons le temps de la visiter.

Nous faisons un petite halte dans le parc sur le chemin pour, entre-autre, soigner une ampoule de Jojo, reposer son dos, avant de reprendre notre avancée. Rapidement, nous arrivons dans un chemin de terre entre des champs, en longeant de plus ou moins loin le Gave de Pau.

Nous arrivons aux ruines de Guironolé bien envahies par la végétation. La montée qui suit quasi immédiatement est rude. L’Alchimiste se fait de nouveau connaître par l’ardoise : « Ce qui est très très dur rend très très fort » en haut de cette montée. Belle ironie ! Peu après, sur le chaume, nous avons une vue sur Lacq et sa zone industrielle. Nous marchons maintenant sur le goudron…

Une pause permet à Jojo de déchausser et de soigner son pied. Vers 15h, une table de pique-nique nous permet de nous poser et de casser la croûte.

Les prés sont fleuris. C’est une belle touche de couleurs, mais le goudron est omniprésent. Et il l’est jusqu’à Sauvelade. L’entrée du village, marquée par de nombreux lombrics desséchés très longs, 30 à 40 cm, se fait quasi au niveau de l’ancienne abbaye romane que nous visiterons tout-à-l’ heure, bien sûr.

Le gîte, « le Petit Laa », du nom du ruisseau que nous traversons pour arriver à l’abbaye, est juste après. Nous prenons un rafraîchissement et nous nous installons : douche, lessive.

Derrière l’église, des dalles en forme de croix, font penser à des dessus de sarcophage…

Nous retournons visiter l’abbaye puis prenons le repas en commun avec les autres pèlerins.

Notre hôte prend la tablée en photo.

Après quoi, une petit balade nous permet de voir l’église éclairée.

Dim. 10 mai – Sauvelade – Navarrenx

Lever 6h30. Nous partons après le petit-déjeuner.
Beaucoup de bitume, de montées et de descentes, de jolis paysages, et l’Alchimiste qui se manifeste de nouveau : « L’obstacle t’est proposé pour que tu le dépasses.« 

Des arbres sont en fleurs, c’est très beau. Mais là encore, que de bitume, goudron, asphalte… Trop, c’est trop. De bonnes montées alternent avec les descentes… De beaux passages en forêt, et de temps en temps de belles échappées sur les Pyrénées.

Une bonne âme nous prend en photo tous les deux : c’est suffisamment rare pour être apprécié !

Vers 10h, nous faisons une pause et déchaussons, laissons les pieds respirer. Un bonheur simple mais réel. A proximité, une ardoise de l’Alchimiste : « L’impossible reste à faire.« 

Des vaches blondes d’Aquitaine égaient le paysage.

Une autre halte nous permet de souffler un peu après 11h. Un peu avant midi, nous entrons dans la forêt domaniale de Méritein. Peu de temps après, une fontaine nous permet de nous rafraîchir.

Il est 12h30 quand nous arrivons dans le village de Méritein, dont nous visitons l’église St-Jean-Baptiste. A la sortie du village, une pancarte annonçant « la maison pour tous » indique en plus « à la main » : « Pèlerins, derrière cette haie, un banc ». Superbe attention, vraiment rare.

Nous parvenons à Navarrenx, notre but du jour, un peu avant 14 h. Il est tôt pour le gîte, alors nous visitons l’église, pour joindre l’utile à l’agréable.

L’accueil du gîte municipal est au café « Le Dahu ». Le moins que l’on peut dire, c’est que c’est peu accueillant : manifestement, nous indisposons la patronne. Il est vrai que nous sommes un dimanche…

Nous nous installons et partons faire le tour de cette superbe ville historique, avec ses remparts et son plan en bastide. C’est en plus un village classé dans « Les plus beaux villages de France » : Lauréat 2014.

Nous prenons un café au Saint-Jacques, taverne où nos décidons de venir dîner ce soir, et faisons le tour des remparts. Nous repérons la sortie fortifiée de la ville par laquelle nous partirons demain : il s’agit de la Porte St-Antoine.

Nous revenons dîner comme prévu à la Taverne Saint-Jacques. Nous passons là un bon moment, d’autant qu’un serveur nous a photographié : nous ne maîtrisons pas les selfies.

Les toilettes de cette taverne sont exceptionnellement décorées sur le thème du Chemin de Compostelle.

Lun. 11 mai – Navarrenx – Aroue

Nous recherchons du pain. Le magasin en dehors de la ville, est fermé jusqu’à 7h30. J’y vais pour acheter des petits pains et du pain en machine. Puis nous prenons un grand café au Dahu pour accompagner nos petits pains.

Au moment de passer le pont sur le Gave d’Oloron, un homme en voiture nous interpelle et nous met en garde contre une secte qui appâte les pèlerins à l’entrée de Charre.

Beaucoup de macadam, de nouveau. L’entrée de Castetnau-Camblong montre un très beau bâtiment qui peut passer pour un petit château.

Nous passons en forêt ; une pancarte nous incite pour notre sécurité à suivre le sentier.

Les acacias sont en fleurs. Une église sur notre chemin nous invite : c’est bien quand il fait un soleil de plomb.

Le chemin devient sentier en forêt, très agréable, même si les restes des pluies le rendent un peu humide et glissant.

Des affiches nous réclament le silence : nous sommes en pays de palombières. Effectivement nous en voyons haut perchées.

Vers 11h une pause casse-croûte nous permet de déchausser, sacs à dos autant que chaussures et chaussettes. Les paysages sont paisibles, sympa. C’est agréable de marcher sur des sentiers de terre.

Un peu plus loin, un très bel abri est dédié aux pèlerins. Mais depuis le Hameau de Lacorne, nous sommes de nouveau sur le goudron…

Sur le point d’arriver à Charre, à la sortie de Cherbeys, le même homme nous rappelle son avertissement : il nous fait observer le manège des adeptes de la secte de loin : ils accueillent les pèlerins, leur offrent une boisson, les séduisent éventuellement… Ils savent que sur le chemin, des personnes en recherche, un peu désorientées, sont des proies possibles !

Nous passons à coté d’un fronton de pelote ; les gens d’ici nous paraissent intelligents : sur le mur, les symboles du Béarn ; deux vaches, et du pays basque, la croix basque, sont cote-à-cote. Super !

Nous franchissons un cours d’eau : le Saison ! Beau nom.

Le village de Lichos a installé sa mairie dans l’ancienne école communale, juste à un carrefour. Beau bâtiment.

Un peu après 14h30, nous arrivons en pays basque. Une pancarte nous y accueille. Nous avons réservé, sur les conseils d’André à la ferme Bohotegia, assez loin du bourg d’Aroue.

Nous y recevons par Simone un bel accueil.

« Ici nous n’êtes pas logés, vous êtes reçus.
ici, vous n’êtes pas hébergés, vous êtes accueillis. »

Elle comprend que nous ne sommes que deux, donc elle nous place dans une chambre à 3 lits, dont un restera inoccupé et nous fait payer le prix d’un dortoir. Sa façon de gérer le gîte, hérité de sa mère, et tout sauf mesquin : elle invite à mutualiser la machine à laver pour diminuer les frais : nous sommes loin de notre gîte à Cahors ! Le gîte est vraiment très bien. Le bâtiment est quasi neuf, les installations modernes. Il y a même une petite épicerie.

Le repas est pris en commun : nous sommes entre 15 et 20 à table dans une super ambiance.

Au dessert, Simone donne ses consignes pour le petit-déjeuner et le chemin de demain : il y a en effet deux options : le chemin officiel qui part à gauche avant le bourg d’Aroue, ou la variante, plus courte, qui passe par le bourg et évite une grande boucle.

Mar. 12 mai – Aroue – Ostabat

Il y a du brouillard et du crachin. Le petit-déjeuner au gîte est extra.

Au départ, le chemin est la route, goudron, et c’est pesant. Aurait-on trop mangé ?

Nous passons Aroue et à Harrieta, nous prenons à gauche en direction de Aizagerrea où nous retrouverons le chemin officiel.

Les paysages sont magnifiques, les paysans sont au travail dans les champs. Nous voyons au bord des champs des séchoirs à maïs en bois et grillage… Comme nous en verrons en Galice, mais là ils seront en pierre.

Arrivés au carrefour de Zubi-Alde, nous prenons la variante de l’escargot pour gagner Uhart-Mixe et gagner quelque 2,1 kilomètres.

Cette variante, balisée avec un escargot stylisé jaune sur fond bleu, ne semble pas très entretenue, mais une pancarte nous annonce la « Halte de l’Escargot » à Uhart-Mixe. Ce petit village est joli. Nous l’atteignons en franchissant un beau petit pont sur le ruisseau La Bidouze. Nous visitons l’église en face de la Halte de l’Escargot. Nous pouvons prendre un café à la halte, ce que nous ne pourrons pas faire en 2018, la halte ayant cessé son activité.

Beaucoup de montées et de descentes, bétail dans les champs : brebis et vaches. Nous faisons des haltes pour déchausser. Nous nous arrêtons à la chapelle St-Nicolas de Myre, ou chapelle St-Nicolas d’Haranbeltz sans pouvoir la visiter : elle est fermée.

Le soleil tape dur. Nous passons à coté d’un grand élevage de canards. Plus loin, je fais copain-copain avec deux jeunes chevaux.

Le sentier qui mène à Ostabat devient très pierreux, humide. Nous croisons des troupeaux de montons à l’entrée d’Ostabat.

Il est 17h15 quand nous arrivons devant le Gîte Ospitalia, recommandé par André.

Quel contraste avec le gîte précédent. Son nom provient du fait qu’il servait d’hôpital pour les pèlerins. de Compostelle. La maison est belle, mais l’intérieur est « ancien ». Nous allons dormir sous les combles, où il n’y a pas la place pour tenir debout… Pour Jojo qui est claustrophobe, c’est gênant, pour ne pas dire plus.

Vers 18h15, notre hôte vient tamponner la crédential, encaisser nos nuitées et nous offrir l’apéritif devant la maison en compagnie du chien Choumi. C’est très agréable, tout comme notre hôte.

Comme nous sommes au bas du village et que les commerces sont plus haut et que le dénivelé nous rebute, nous restons au gîte, et mangeons en terrasse avec les deux hollandaises.