Spiritualité amérindienne 1 – Les dix commandements

«Le Principe créateur, le Grand Mystère, est en nous-mêmes.»
DHYANI YWAHOO, Cherokee

Vision personnelle de la spiritualité amérindienne

Spiritualité amérindienne

Je ne vous cache pas que je suis frustré ! J’avais commencé ces articles avec les éléments personnels vécus, que ce soit au Québec ou en France, et au fur et à mesure que je lis sur cette spiritualité amérindienne, je me rend compte que ce que je vais vous donner n’est que la partie émergente d’un gigantesque iceberg ! En particulier, je voudrais que l’aspect folklorique souvent ressenti par des personnes non-sensibilisées, n’occulte pas le message spirituel. Je vais donc vous parler de la spiritualité amérindienne telle que je la perçois suite aux différents contacts que j’ai pu avoir avec des autochtones du Québec et ou à quelques uns de leurs descendants.

J’ai toujours été intéressé par le fait amérindien, et cela s’est amplifié quand j’ai appris que mon épouse, Jocelyne (dite Jojo), était de descendance Huron-Wendat ! Ce qui explique, entre autre, qu’elle n’a pas le vertige.

Le premier vrai choc reçu l’a été quand ma nièce québécoise, Nancy, dont nous avions été les subrogés tuteurs en France quand elle était ado, nous a présenté, à la maison, son compagnon du moment : Luc, un avocat international spécialisé dans le bâtiment se déclarant en tant que petit-fils d’Algonquine !

Au cours de la discussion, il est arrivé à parler de son canot traditionnel en écorce de bouleau qu’il prend tous les étés, pour aller en autarcie, au bord d’un des très nombreux lacs du Québec pour faire une retraite, et ce depuis l’âge de 16 ans. Il a aussi parlé de la hutte ou loge de sudation et du bâton de parole… le choc est venu de la signification de ce bâton, porteur de l’harmonie en groupe de discussion alors que dans la vie courante, ces discussion tournent souvent au dialogue de sourd quand ce n’est pas à la foire d’empoigne !.

Remué par cette découverte, en tout cas, pour moi, j’ai cherché à en savoir plus.

Il faut aussi savoir que mon épouse était une des deux seules personnes du Service Social de la Rive Sud de Montréal à pouvoir pénétrer sur la réserve Mohawk de Kahnawake (ex Caughnawaga) que j’avais visitée, du moins, ce qui pouvait l’être, en 1968 à mon arrivée au Québec, et j’avais vu des « indiens de pacotille », mon épouse me confirmant que l’alcool, les incestes, etc. étaient monnaie courante dans cette communauté.

A l’inverse, la tribu Huron-Wendat de Petite-Laurette à proximité immédiate de la ville de Québec était commandée par Max Gros-Louis, qui est décédé très récemment, et qui avait un doctorat d’Amiens, si mes souvenirs sont exacts, et qui était fier de donner du travail à des blancs dans son atelier de canoës.

Donc, vous le voyez, des situations en 1968-69, bien contrastées !

Luc nous avait dit que les Mohawks avaient pris conscience, comme beaucoup d’autochtones du Québec, mais aussi du Canada et des États-Unis, de la richesse de leur patrimoine traditionnel et spirituel, de la nécessité de se reprendre en main et qu’ils mettaient maintenant beaucoup d’énergie à transmettre celui-ci à leurs enfants.

J’ai visité à plusieurs reprises le village Huron ainsi que la chapelle qui le borde : une superbe statue en bois de la nouvellement béatifiée Katherina Tekatwita y est exposée de même que de superbes fonds baptismaux : une cuvette en or sur en piédestal fait de 3 raquettes à neige traditionnelles. La crèche figurait l’Enfant sur une couche en hauteur, car pour les amérindiens, il est inconcevable que cet Enfant soit à la merci des petits prédateurs !

De ce qui précède, vous pouvez voir que les missionnaires ont fait leur travail d’évangélisation… je ne discute pas du bien fondé de cela.

Lors de voyages au Québec, j’ai recherché à obtenir un bâton de parole. C’est ainsi que de passage vers Pessamit sur la rive nord du St-Laurent, je suis rentré dans une boutique, puis dans un restaurant tenu par une Innue (être humain, dans leur langue – vous remarquez au passage la parenté avec le mot Inuit qui a la même signification chez les habitants du nord du Canada). Là, j’y ai vu le tableau dont j’ai photographié les deux versions, française, ou peu s’en faut, et anglaise. Je vous le livre tel quel, cela ressemble aux 10 Commandements du Livre :

FrançaisAnglais
1. Traitez la terre et tous ceux qui y vivent avec respect1. Treat the Earth and all that dwell thereon with respect
2. Remettez-vous au Grand Esprit2. Remain close to the Great Spirit
3. Montrez le plus grand respect pour ceux qui vivent près de vous3. Show great respect for your fellow beings
4. Travaillez ensemble pour le bien de l’humanité4. Work together for the benefit of all mankind
5. Donnez l’aide et la bonté pour ceux qui ont besoin5. Give assistance and kindness wherever needded
6. Faites ce qui se doit être juste6. Do what you know to be right
7. Occupez-vous du bien-être de votre esprit et de votre corps7. Look after the well-being of mind and body
8. Consacrez une part des efforts au plus Grand Esprit8. Dedicate a share of your efforts to the greater good
9. Soyez bon et honnête à tout moment9. Be truthful ans honest at all times
10. Prenez entièrement la responsabilité de vos actes10. Take full responsabity for your actions
Les 10 commandements amérindiens

Remarquez la forme positive de ces phrases, au contraire de nos 10 Commandements, et l’éthique sous-jacente, très écologique fondée sur l’appartenance à la Terre-Mère, (La Terre ne nous appartient pas, c’est nous qui appartenons à la Terre) et tout naturellement, la mention du Grand Esprit,.

En effet, la Spiritualité occupait une très grande place dans la vie de toutes les tribus amérindiennes. Ils croient qu’une Puissance, appelé Grand Esprit, habite toutes les choses de la Vie (roches, plantes, animaux, herbes..) qui n’en sont que la manifestation.

Cet aspect est très proche de la vison gnostique qu’on peut trouver par exemple dans l’évangile de Myriam de Magdalena.

On se rend compte que dans leurs activités quotidiennes, ils faisaient très attention à respecter la nature et le monde qui les entourait. En fait, l’être humain est en Communion Profonde avec les différents aspects de la Vie animale, la Nature et la Terre Mère.

Notons que le 21 juin est la Journée nationale des Autochtones. Elle est inscrite dans la Constitution canadienne depuis 1996. La date du 21 juin a été choisie en référence au solstice d’été, qui revêt un symbolisme important dans les cultures autochtones, tout comme nous qui nous nous retrouvons avec plaisir autour des Feux de la St-Jean.

Dans les articles suivants, je présenterai ce qui m’a marqué dans les manifestations de cette spiritualité ; ce sont :