Suite et fin du Chemin de Compostelle en Rhône-Alpes et début en Auvergne
Mardi 12 juin – Marols – Usson-en-Forez
Sylvie paraît plus détendue que la veille. Le PDJ est servi plus tôt que prévu, ce qui permet de s’attarder quelque peu dans la traversée du Marols avec ses bâtiments moyenâgeux, après la photo prise par Jacques. Visite de l’église tout à fait inopinée car
la Pause Marolaise est ouverte, et c’est son gérant qui a la clé. C’est un très beau village.
Nous attaquons la montée vers le point culminant en Loire : 1168m et recevons un message de Nathalie et Philippe pour Jacques et Sylvie. Nous transmettons par messagerie vocale.
Le temps est couvert. Nous marchons en forêt, le sentier est rendu difficile par les orages. Beaucoup de dénivelés, tant positifs que négatifs. Arrivée à Montarcher. Site remarquable.
Nous faisons tamponner nos credencial à la Mairie et grimpons l’escarpement de la chapelle.La descente est raide. Aux Granges, nous nous faisons offrir le café par un homme qui vit seul et semble attendre le pèlerin. Il est malade, suite sans doute à une chute, et vit seul.
Nous arrivons à la bifurcation annoncée par Jacques. Il est important, surtout en cas de mauvaises conditions météo, de prendre le balisage jacquaire, et non le GR3 taillé pour les chambres d’hôtes, mais terriblement dangereux dans ces conditions.
L’orage nous assaille juste à Grangeneuve peu avant l’entrée d’Usson-en-Forez où nous rencontrons Nathalie qui nous reçoit dans son hôtel avant d’aller faire quelques courses. Elle nous installe : il s’agit de faire sécher si possible shorts, chaussettes et chaussures. Nous sommes ses seuls clients.Nous faisons quelques courses à la supérette et visitons l’église. Douche, repas 19h et dodo.
Mercredi 13 juin – Usson-en-Forez – Chomelix (Le Cros)
Départ très tôt après un PDJ (6h) préparé la veille par Nathalie. Il se fait sous la pluie et le poncho.
Nous passons par un point singulier, le point commun à 3 provinces anciennes : Le Velay, le Forez et l’Auvergne. Le point précis est indiqué par une borne de plan triangulaire.
Deux ruisseaux qu’on aurait dû traverser à gué sont devenus infranchissables. Cela fait plusieurs km de détour. Là nous apprécions beaucoup d’avoir un plan assez précis pour ces détours non fléchés.
Au 3ème ruisseau, lui aussi très fort, nous rencontrons Lucas qui nous attend, mangeant une pomme, de l’autre coté. Il est passé sur une passerelle de fortune.
Lucas, 80 ans marchant avec ds compresses d’arnica sur chaque genou, n’a plus de cartilage à cet endroit. Nous en avions entendu parlé au fur et à mesure de notre avancée. Il nous demande s’il peut marcher avec nous.
Échange de numéros de téléphone pour venir dans le même gîte accueil jacquaire préconisé par jacques et Sylvie de Marols, Michèle et Claude, qui sont bien revenus et donc disponibles pour nous accueillir.
J’insiste pour que Lucas, ayant obtenu confirmation qu’il peut venir avec nous, annule sa réservation de la chambre d’hôte qu’il avait retenue. Pour lui, grand marcheur, cet accueil jacquaire sera une première.
Pour cheminer, nous avons suivi les conseils de Jacques qui nous a fortement déconseillé le GR3 très dangereux par mauvais temps et préconisé par les autorités civiles pour « faire marcher le commerce »… Nous suivons donc les coquilles… Il s’agit d’une voie romaine quelque peu abîmée…
Mais le balisage n’est pas au top, là aussi. Heureusement, deux jeunes filles en scooter nous remettent sur le bon chemin à proximité de Chomelix… et tombons, si je peux dire, au lieu-dit « Le Cros », à 50 m de la maison de Michèle et Claude qui ne doivent arriver que vers 17h…
Nous nous installons à proximité, devant une maison qui paraît vide… pour manger une pomme. C’est à ce moment qu’une voiture arrive : le papa, la maman, la grand-mère et la petite-fille arrive : « Un petit café ? »
Nous, Lucas et nous deux sommes donc accueillis comme en famille avec les restes du gâteau d’anniversaire de la petite, fêté la veille, échangeons courriels et prenons des photos.
A 17h30 Michèle et Claude sont arrivés et nous nous présentons à ce qui apparaît comme la maison aux lamas. L’accueil est magnifique, bien dans l’esprit vanté par Jacques et Sylvie 2 jours plus tôt. Plein d’attentions, dont le précieux verre d’accueil. Lessive, feu de bois pour sécher le linge, souliers déposés tout autour de la cheminée avec beaucoup de papier pour leur intérieur.
Nous visitons les lamas qui sont mère (Sultane) et fille (Bibiche) qui se prend d’affection « rapprochée » pour ma barbe !
Soirée conviviale et détendues avec un bon repas pour nous trois, Jojo, Lucas et moi avec Michèle et Claude.
A 21h30, il est temps d’aller se coucher.
Nous sommes en Auvergne.
Auvergne
Jeudi 14 juin – Chomelix (Le Cros) – St-Paulien
J’assiste Lucas en ce qui concerne le « donativo » car c’est une première pour lui, ce qui me surprend du fait de sa longue expérience sur les différents Chemins.
Lever tôt et petit déjeuner à 6h45 et départ un peu contrarié par Bibiche décidément en veine d’affection pour ma barbe (photo)… à 7h45. La thermos est bien remplie d’eau chaude.
Nous manquons une coquille dans cette première journée de marche sans aucune pluie, mais avec des flaques à maîtriser. Nous recherchons notre chemin et appelons Michèle pour info. Les paysages sont superbes, les maisons sont belles. Nous nous écartons du GR et côtoyons des montbéliardes et des limousines (vaches).
Nous arrivons au gîte de St-Paulien en même temps que deux autres pèlerins : un hollandais et un français, Étienne, vers 16hres.
Après une bonne douche, Lucas nous offre un pot, avant que nous visitions l’église, en fait une basilique dédiée à St-Georges, style roman du 12ème siècle. Absolument superbe avec une voûte en « cul-de-four » gigantesque.
Repos et repas au restaurant « Hôtel des Voyageurs » avec Lucas. J’ai droit à un beau et bon boudin alors que Jojo prend une omelette avec un steak. Comme dessert, des brownies aux framboises. Nous profitons du moment pour échanger les coordonnées.
Vendredi 15 juin – St-Paulien – Le Puy-en-Velay
Lever 5h15. Petit déjeuner à l’hôtel des voyageurs, mouvementé car la gourde d’eau de Jojo s’est vidée dans le restaurant… un peu d’émoi du patron…
Belle balade avec Lucas, mais Polignac et Le Puy sont plus pentus que prévu (voir le guide) ! Les paysages sont superbes.
Lucas nous offre de nouveau un pot et c’est ensuite mon tour quelques km plus loin. Nous arrivons au Puy avec Étienne et Lucas vers 16hres.
Arrivés au gîte, qui devait ouvrir un peu plus tard, Lucas tombe sur un Flamand, comme lui, et cela facilite les choses car c’est un des hospitaliers du Gîte de St-Jacques. Nous y avions déjà dormi dans un précédent chemin. Courses pour nourriture, sacoche et guides (je me suis fait refiler l’ancienne édition en faisant confiance ! Un tort!). Pot avec Lucas et Étienne, jeune homme ayant passé deux ans à Santiago, ce qui a facilité la rencontre avec Cecilia, la galicienne.
Repas dans un resto végétarien, ce qui comble d’aise nos jeunes Étienne et Cecilia, mais ne nous dérange pas, Lucas, Jojo et moi. Ambiance très sympa intergénérationnelle : Photo souvenir… Nous retrouverons plusieurs fois Cecilia, en France et en Espagne.
