Compostelle 2016 – 3 : de Grañón à Hontanas

Après cette étape « particulière » sur le Chemin de Compostelle, nous ne tardons pas à entrer dans la Meseta

J14 Sam. 17 sept. – Grañón – Tosantos

La nuit a été un peu agité, le mince matelas ne permettant pas un repos complet. Lever 6h. Et entrons en Castille.

De plus le petit déjeuner a été pour le moins spartiate, rien à voir avec celui de Logroño. Tout de suite à la sortie du village, nous sommes dans un paysage quasi désertique…

Nous ne voyons pas le lever du soleil. Mais nous entrons dans une autre région administrative marquée par un panneau d’un type qui nous suivra pendant une bonne partie du Chemin de Compostelle, surtout en Castille

Nous prenons un café à Redecilla del Camino et, après avoir vu 3 chevreuils de l’autre coté de l’autoroute, de nouveau à Belorado jolie ville animée où il y a une fiesta.

Très rapidement, les grands maux de dos assaillent Jojo

Nous décidons de poursuivre, suivant cela les conseils reçus à Aire-sur-l’Adour chez André et Odile, de privilégier les gîtes en peu en avant ou un peu en arrière des principales ville-étapes afin d’éviter la cohue éventuelle des départs « massifs ». Ce qui ne nous empêche pas de visiter l’église… D’ailleurs Belorado est une très jolie ville et nous prenons un café sur une belle place.

Tosantos n’est qu’à 4 km plus loin que Belorado, nous franchissons un bon pont sur le Tirón mais débouchons sur une aire un peu glauque…

Nous sommes alors de nouveau dans un gîte paroissial : Albergue parroquial San Francisco de Asís tenu par un hospitalier sympathique et efficace, tout-à-fait dans son rôle fédérateur des énergies pour les différents services : confection des repas, repas et service des plats, vaisselle, et même, pour ceux qui le souhaitent, le moment de recueillement normal dans un établissement religieux, etc. Bien sûr, pendant ce temps « spécial », Jojo débarrasse la table et commence la vaisselle.

Nous sommes dans le même dortoir qu’un groupe d’allemandes, avec des matelas de gymnastique au sol d’une épaisseur double de ceux de la veille, donc plus confortable. Là encore, la place manque un peu pour disposer nos sacs à proximité de nos couchettes…

Nous discutons à l’extérieur avec des pèlerins français qui nous parlent de la Meseta comme étant une difficulté redoutée et d’André d’Aire-sur-l’Adour… apprécié de façon … mitigée !

J15 Dim. 18 sept. – Tosantos – San Juan de Ortega

Lever sympas avec nos allemandes à 5h45. Nous apprenons qu’elles sont de Munich

L’allemand qui les accompagne et qui dormait dans une autre chambre est venu nous saluer et j’ai dû dire quelques mots en allemand. Le contact est bon ; il en est à son 3ème Camino.. Très rapidement, Jojo sort du gîte pour fumer sa première cigarette de la journée. Nous petit-déjeunons, le café est extra.

Nous nous mettons en route vers 7h20 dans le noir et les trois villages s’enchaînent bien malgré la montée qui s’accentue de plus en plus… (voir ci-dessous le profil de l’étape)

Arrêt café et tortilla à Villafranca Montes de Oca où nous ratons le distributeur de billets et constatons l’absence de pharmacie.

Suivent 12km que je qualifie d’enfer – ce qui ne sera pas le cas en 2018, où nous avons eu beaucoup plus d’entraînement – 12 km sans aucun point de ravitaillement sérieux sous le soleil avec un profil « marqué ».

A noter toute fois un point « spécial » exotique avec un chien « voleur de chaussures »… et où le café est juste imbuvable.

A noter vers le sommet de cette colline, un monument commémoratif… La phot du bas à droite de la mosaïque d’images montre le genre de dénivelé que nous avons eu à franchir, sans entraînement. Au moment d’une pause casse croûte dans la descente, nous voyons l’une des deux australiennes qui marche avec difficulté, un pied juste en avant de l’autre… Nous lui proposons notre aide… elle s’en souviendra à León.

Nous nous arrêtons au gîte : Albergue parroquial de San Juan de Ortega où il y a encore un peu de place ; nous y retrouvons des allemandes et les deux australiennes.

Installation, Douche, lessive, une petite sieste avant d’aller visiter le site, le monastère

Nous soupons sur place, sur plateau, comme dans une cafétéria, d’une soupe à l’ail surprenante et …. non prévue mais bienvenue.

Au cours du repas nous sommes en compagnie de deux « forçats » de la route : ils ont fait ce jour 52km pour l’un et 35km pour l’autre. Le premier nous a salués le lendemain au moment de partir. Nous partageons le vin avec eux.


J16 Lun. 19 sept. – San Juan de Ortega – Tardajos

Ce jour là, nous allons suivre les conseils d’André : ne pas arriver à Burgos en Chemin mais prendre l’autobus près d’Agés.

Lever 5h45.Il n’y a pas de petit-déjeuner. Nous penons un café au distributeur… Nous rencontrons des québécoises de Montréal.

Le début du chemin est superbe en forêt et nous nous frottons, si j’ose dire, à des chevaux en liberté qui viennent voir si par hasard, nous aurions quelque chose à leur donner à manger… Ils insistent, et nous aussi. La rencontre se passe finalement assez bien après quelques photos et quelques câlins. Un peu plus loin, au sortir du bois, ce sont des vaches qui nous saluent. Le temps est beau, sec et froid : Jojo porte ses gants.

A Agés (le « g » se prononce « r »), nous prenons café et tortilla et nous cherchons à savoir où prendre l’autobus. Après beaucoup d’hésitations et beaucoup de paroles, finalement ce sont 4 personnes différentes qui se relaient pour nous aider et finir par nous indiquer où aller. Nous prenons une sangria pour fêter la borne : Santiago 500Km.

Nous marchons un peu sur la route, puis à travers champs, sur des chemins agricoles, et sentiers pour arriver après environ 3 km à la station de bus de Zalduendo (quand je regarde Google maps, je vois que nous avons marché effectivement sur des chemins agricoles à peine marqués, d’où ma confusion dans le journal)

Nous faisons signe au conducteur du bus, comme indiqué sur les panneaux.

Surprise : le bus, superbe, est plein ou presque de pèlerins, qui comme nous, n’ont pas envie de marcher dans la banlieue de Burgos. Le chauffeur descend et met nos sacs dans la soute avec nos bâtons.

Arrivés en ville à la gare routière, nous sommes assez proches du centre-ville : il suffit au sortir de la gare d’aller traverser l’Arlanzón pour passer sous l’arc de Santa Maria et arriver sur le Parvis de la superbe cathédrale de Burgos (Cathédrale Sainte-Marie de Burgos).

Belle initiative, nous pouvons laisser nos sacs à la billetterie pour la visiter. C’est une église superbe également de l’intérieur… Se reporter aux guides pour plus d’information.

Sur une terrasse, nous prenons un sandwich et un café avant d’aller rechercher une pharmacie pour Jojo. Pour cela, nous passons par une avenue où il y a beaucoup d’oriels qui nous font penser à l’Alsace, mais en beaucoup plus abondants, mais moins colorés.

Jojo trouve une pharmacie qui peut lui procurer de l’homéopathie. Elle est ravie. Elle l’est moins quand elle constate qu’elle a épuisé ses batteries d’appareil photo…

Nous reprenons notre marche en direction de Tardajos. La marche est longue et difficile sous le soleil. La sortie de la ville est mal indiquée, et c’est assez stressant, une des rares fois sur ce Chemin.

Puis, nous passons par un nœud d’autoroutes et cela occasionne ce qui nous apparaît comme des détours, donc des pas supplémentaires, inutiles… Mais ils sont hélas nécessaires.

A Tardejos, nous passons devant la Fabrica, indiquée sur le site d’André, mais poussons jusqu’à la Casa de Beli ; il est au moins 17h30.

Douche, lessive, dont une partie en machine.

Nous dînons sur place après un verre de rosé dans le jardin clos derrière le bâtiment, et nous sortons retirer de l’argent.

Le gîte est vraiment bien, c’est aussi un hôtel qui fait bar et restaurant, avec les commodités pour les pèlerins, dont des chambres avec peu de couchettes, mais superposées.

Demain, nous prévoyons une petite étape de reconstruction environ 10km pour Hornillos del Camino.

J17 Mar. 20 sept. – Tardajos – Hontanas

Nous prenons notre temps en terrasse pour le petit-déjeuner. Nous avons la surprise de voir ue nos chaussettes ne sont pas sèches…

Nous partons vers 7h45, Jojo ayant mis son dernier patch sur son dos qui la fait souffrir.

Nous prenons un café très sympa à Rabé de las Calzadas, avec un petit chien et des québécois de Granby et de Malartic, les cigarettes de Jojo et faisons la connaissance de voyageurs en vélo-tandem…

Nous sommes arrivés trop tôt à Hornillos del Camino ; nous poussons donc notre chemin, après avoir acheté du fromage à l’épicerie « km 469 ».

Nous revoyons le pèlerin qui fait ses 52km par jour ; moment sympathique ! Nous faisons quelques arrêts « nulle part » ; nous voyons des paysans au travail des foins, des éoliennes, des champs de tournesol dont certaines fleurs sont « sculptées », des nids de cigognes.

Arrivés à Hontanas, nous nous arrêtons au sommet du village, à l’entrée, en fait, où il y a un petit parc avec fontaine…

Puis nous nous dirigeons vers l’auberge Sainte Brigitte, référencée par André. Super, demain, au petit déjeuner, nous aurons droit à des œufs et bacon, ce qui ravit Jojo la québécoise.

Nous allons prendre un verre de rosé au Puntido dont nous avons vu moult annonces sur le chemin.

Le repas se passe en communautaire à Sainte Brigitte.