Compostelle 2016 – 4 : De Hontanas à Calzadilla

A Itero del Castillo, Jojo espère trouver un lieu spécial sur ce Chemin de Compostelle…

J18 Mer. 21 sept. – Hontanas – Itero del Castillo

Déjeuner comme prévu avec œufs et bacon après un lever un peu tardif à 6h30.

Le départ est tout aussi tardif, à 7h50-55. Il fait tout juste jour : nous progressons vers l’ouest. Le dos de Jojo se rappelle à son « mauvais » souvenir… J’essaie de lui passer la pommade et elle prend du Nurofen.

La balade est belle un peu en-dessous de ruines puis jusqu’à San-Anton et son Albergue Hospital de peregrinos de San Antón, située auprès des ruines du couvent. Juste après, mais sur la droite cette-fois-ci, il y a une halte spéciale où l’on peut prendre, en musique, un café, une pâtisserie en sachet, etc. et où le patron est un vrai personnage accompagné d’un gros chien. Il tamponne également les crédential et aime les oiseaux.

Nous arrivons à Castrojeriz, superbe village au pied et autour d’un château-fort. Nous faisons une halte sur un placette au centre-ville devant une petite boutique pour un café et des cigarettes ainsi que des lames de rasoir.

La montée qui suit est impressionnante : voir ci-dessous. Des étasuniens de notre âge montent à peu près au même rythme que nous et nous nous photographions mutuellement.

Si la montée est rude, la descente l’est encore plus : je descends à reculons et comme en ski en slalomant…

Jojo vise le gîte – ermitage – indiqué par André où il y a le lavage des pieds des pèlerins : l’Albergue de San Nicolás de Puente Fitero. À la bifurcation qui indique le chemin pour le village et son gîte municipal, Jojo insiste malgré le fait que je dise qu’il est trop tard et sans aucun doute les 12 couchettes doivent être déjà prises… et nous arrivons à un petit jardin en face d’une fontaine (Fuente El Piojo) au cœur de la Meseta.

Un peu de repos et nous repartons vers l’ermitage ; comme de bien entendu, il est plein, je dirais que l’impression qu’il donne est de déborder de pèlerins…

Nous sommes donc condamnés à aller vers le village, 1,5 km un peu hors chemin, où nous trouvons le gîte « deux coquilles ! » avec un panneau signalant de nous adresser au café du centre du village quelques 200 m plus bas… Je laisse mon sac à la garde de Jojo qui s’assied sur les marches à l’ombre et vais au café indiqué… La patronne me voit et me fait signe de l’attendre un peu : elle arrive nous ouvrir.

Nous nous installons : il y a 12 lits dont 3 seront effectivement occupés ce soir, un mexicain de la région de Cancun nous ayant rejoint entre-temps.

Ceci fait, nous allons prendre le verre de rosé habituel au même café et demandons aux habitants si l’église en haut de la colline peut être visitée ; la réponse est non, malheureusement…

Nous retournons au gîte et on nous offre le repas et en fait la demi-pension pour 10€ par personne ! En réalité, le petit déjeuner sera minimaliste… pas de problème, il y a un village tout près, après le pont, sur le chemin.

C’est la patronne du café qui prépare le repas.

Après ce repas, nous partons nous balader dans le village à la recherche du Castillo qui justifie le nom du village. Un donjon cubique d’environ 20m de coté ! Impressionnant.

Au retour, nous traversons la place centrale du village et voyons un homme bien habillé avec une belle prestance s’approcher de nous et qui nous demande : « Iglesia ? » Nous répondons bien sûr : « Si ! » oui ! Il nous fait signe de le suivre.

D’abord à droite de la route qui monde à l’église pour chercher les clés, puis il traverse la route et nous fait rentrer chez lui où il décroche des grappes de raisins énormes et délicieuses et nous refait signe de le suivre jusqu’à l’église dont il ouvre la grille métallique puis le double portail massif en bois, nous fait rentrer et allume les lumières .

C’est absolument magnifique : nous mitraillons de photos, il rit de notre surprise et de nous voir faire… 7 retables dorés s’offrent à nous dans une petite église de campagne ! Renversant.

Puis il nous fait signe de le suivre derrière le chœur de l’église et nous mène dans une petite pièce où trône un monolithe « fonds baptismaux » du 12ème siècle, de plus d’un mètre de large, de haut et d’environ 12 à 15cm d’épaisseur… Une pièce unique !

Ensuite nous visitons la belle sacristie, toute meublée de bois dans une région où les arbres sont rares.

De retour de l’église, nous le remercions chaleureusement. Nous nous promettons au retour de faire une carte de remerciement, ce qui a été fait à l’aide de notre amie espagnole, Isabel.

Il est temps d’aller dormir.

J19 Jeu. 22 sept. – Itero del CastilloFrómista

Lever 6h30. Petit déjeuner spécial avec l’eau chaude du robinet, du raisin de la veille et un demi-sandwich chacun.

Départ à 8h marqué un peu plus loin par le passage du superbe pont médiéval à proximité de l’ermitage San Nicola.

Petit déjeuner léger à Itero de la Vega, à moins que ce soit à Boadilla del Camino ! Je soigne tant bien que mal le mal de dos de Jojo avec du gel et du Nurofen.

Nous longeons le canal de Castille sur plusieurs kilomètres.

Nous faisons la rencontre spéciale d’un pèlerin sur le retour : c’est le 4ème.

L’arrivée à Frómista est marquée par une superbe écluse qui figure dans beaucoup de publications sur ce Camino après une belle approche le long du canal de Castille.

Nous arrivons comme prévu à l’Albergue Estrella del Camino indiquée dans le guide d’André. C’est une auberge magnifique.

Nous nous installons et passons faire des courses de nourriture et de pharmacie en ville ; les horaires d’ouverture des officines et magasins nous perturbent encore un peu. Nous visitons l’église Saint-Pierre. En fait, nous en visitons plusieurs, magnifiques.

Pas de lessive ce jour. Nous prenons un verre de vin sur une place.

Nous dînons avec une anglaise de 78 ans qui vit à Paris et qui fait le retour. Intéressant. Elle aime parler : Jojo n’a quasiment pas pu en placer une… Que dire de moi ? A noter qu’elle ne change de chaussettes que tous les 3 jours ! Et moi qui en change toutes les deux heures en moyenne !

Nous revoyons les allemands de San Juan Bautista et je donne notre carte de visite à l’un d’eux.

Nous payons 22€/p (information pour le tableau d’André).

Long appel de Marylène qui voulait des nouvelles.

Après quoi nous visitons l’église San Martin qui est un monument national espagnol depuis la fin du 19ème siècle.

J20 Ven. 23 sept. – Frómista Carrión de los Condes

Lever 6h. Nous prenons le petit déjeuner vers 7h avec notre anglaise et une personne allemande qui parle très bien le français.

J’ai fait la remarque : autour de la table, il y a 4 personnes de nationalités différentes qui parlent le français… tout un symbole !

Le départ à lieu à 7h30, l’Auberge nous mettant à la porte à cette heure là. Nous marchons d’abord en ville à la noirceur (c’est du québécois !) et passons devant une église visitée la veille.

A l’entrée de la route, d’un pont sur l’autoroute, il y a une statue découpée dans une plaque de métal, un peu comme au Québec sur la Voie des Pionniers. Les deux « objets », statue et découpe, sont à coté l’un de l’autre.

Premier café au 1er village Población de Campos à 3,7 km de là. Et les km s’enchaînent.

Jusqu’à une très belle et monumentale église un peu en dehors du chemin à Villalcázar de Sirga, environ 6km avant Carrión.

C’est une église monumentale et magnifique, elle aussi. Nous la dégustons. A la sortie, nous voyons une statue de bronze montrant un pèlerin attablé. Jojo ne résiste pas à se faire photographier avec lui…

Arrivés à Carrión, le gîte paroissial Santa Maria est complet avec beaucoup de petits sacs à dos… et nous nous dirigeons vers le gîte Albergue Espíritu Santo qui nous accueille – des sœurs – pour 5€ /p ; les lits sont beaux, non superposés, et les chambres en accueillent beaucoup !

Nous prenons la douche et faisons la lessive en priorité. Et nous prenons les repas à l’extérieur même s’il y a une cuisine à disposition. Et bien sûr un verre de vin en terrasse pendant notre visite de la ville.

Un concert de guitare est donné à l’église à 19h que nous avons visitée plus tôt. Jojo y assite et prend quelques photos.

Le resto est sympa ; le menu est à 11€ et nous y retrouvons nos deux allemands. Un des deux vient nous trouver pour nous saluer car demain il quitte le chemin pour rentrer chez lui. En fait, il fait le tour de la salle de restaurant pour saluer les personnes qu’il a fréquentées durant sa marche. Sympa ! Remarquez la nappe sur la table !

Le serveur nous indique que le petit déjeuner y est servi à partir de 6h, ce que nous notons avec plaisir.

Rentrés au gîte, nous entendons des coups de pétard vers 21h30 et vers 22h, 2 ou 3 jeunes filles font la java en entrant dans le dortoir « España » où nous sommes installés ; j’ai dû pousser une « beug… »

J21 Sam. 24 sept. – Carrión de los Condes Calzadilla de la Cueza

Lever 6h30. Jojo va fumer dans le noir, mais déjà des dizaines de pèlerins partent, frontale allumée… Petit déjeuner dans le même resto que la veille.

A noter que l’allemand qui nous a salué hier soir est de nouveau ici en même temps que nous, resalue son compagnon de chemin et vient nous resaluer… L’autre nous dit que l’on se reverrait certainement.

Belle sortie de ville, pittoresque occasionnant quelques photos de beaux bâtiments, puis… une sorte de désert ! … pas tout à fait : deux surprises avec un café donativo à la Fuente del Peregrino, et quelques km plus loin, un abri « CANADA » où nous faisons halte de nouveau. (Je me demande si ce n’est pas là qu’il y a un tepe et un kiosque pour des en-cas… et où il y a pas mal de jeunes).

Nous prenons des photos tout au long du chemin. L’allemand seul maintenant paraît triste de marcher en solo !

Nous arrivons vers 14h et sommes soulagés de voir que nous avons de la place au gîte municipal. En fait, c’est l’hospitalier qui me hèle car je rate l’entrée du gîte… Le gîte est superbe et nous bénéficions des lits du bas..

Nous prenons notre pot à coté du gîte avant de prendre une bonne douche et faire une sieste. (suite illisible => voir avec journal de Jojo)

Nous prenons le repas du soir au restaurant « Real Camino » avec le vin spécial du resto ; pour 10€/p, le repas est copieux, le lomo est excellent.
C’est une belle étape avec une belle auberge municipale.