Compostelle 2016 – 5 : De Calzadilla à Villar

Après Burgos, León sur le Chemin de Compostelle

J22 Dim. 25 sept. – CalzadillaSan Nicolás

Lever 6h30. Dans le noir, la lampe frontale a servi. Déjà, plusieurs pèlerins sont sur leur départ. Il a plu cette nuit.

Petit déjeuner donativo avec le café au lait en machine à 0,6€ et nous quittons un peu après 8h. Il fait encore sombre.

Le sentier est superbe qui longe la route et est bordé de tamaris et de genêts. Et dire que des gens qui ne connaissent pas le Chemin de Compostelle le décrivent comme étant fait de goudron… Ils oublient le sud de la France !

Le dos de Jojo la fait toujours souffrir.

Ledigos a été relativement vite là. Les paysages sont beaux, variés : Meseta et vallons arborés.

Nous faisons un court arrêt à l’auberge Jacques de Molay à Terradillos de los Templarios, où nous avons pris un café et partagé un bocadillo de queso (fromage). Les maisons vues sont souvent en torchis, plus ou moins bien conservé.

Une aire de repos, des éoliennes améliorent le paysage. A Moralinas, l’église est fermée… De même qu’à Moratinos, mais des paroissiens ? devisent sur la place de l’église décorée de guirlandes colorées.

Nous voyons des champs cultivés, des tournesols et quelques vignes sans oublier des éoliennes.

Nous avons vu trois églises fermées un Dimanche ! Espérons que sur le Chemin de Compostelle ce point sera revu !

Nous faisons quelques arrêts sympathiques

Repos sur le Chemin de Compostelle

Nous avons des contacts ou des messages des enfants, Josselin et Marylène ; Nicolas est sur la liste de diffusion, c’est le seul à ne pas avoir réagi.

Sur la route, les messages de l’Alchimiste ont été remplacés par d’autres ; Schopenhauer est en effet convoqué

Le gîte est superbe en face de l’église, elle-aussi fermée.

Après une petite lessive, verre de vin en terrasse et petite sieste, nous dînons au restaurant de l’auberge, en compagnie d’un espagnol.

J23 Lun. 26 sept. – San Nicolás del Real CaminoBercianos del Real Camino

Lever vers 6h30. Déception, le petit-déjeuner prévu à 7h n’est pas là ! Il faut aller l’autre auberge, ouverte, elle, pour prendre un café et moi, en plus, une banane. Nous ne sommes pas les seuls pèlerins : il y a là deux belges qui sont partis de chez eux. Ils font notre admiration.

Le début nous permet de très bien marcher le long de la N120. Nous arrivons en province de León puis assez rapidement à l’ermitage « Ermita de la Virgen del Puente » précédé d’un beau pont médiéval, type de pont que Jojo aime tout particulièrement. Nous y faisons naturellement quelques photos de l’ermitage, mais aussi du pont ancien et des colonnes marquant le milieu du Camino Francès, un peu avant Sahagun.

Arrivés à Sahagún, nous achetons des médicaments à la pharmacie, passons retirer de l’argent et achetons de l’épicerie et du café, ainsi que des mouchoirs. Et prenons un café en terrasse. Sahagun pourrait s’appeler aussi une ville rose !

Suit une longue marche dans la plaine, sans arrêt notable. Des haltes pour pèlerins sont disposées de temps en temps. Nous passons un peu avant Bercianos sous le pont du TGV espagnol.

L’arrivée à Bercianos est assez stressante car nous sommes fatigués et le gîte est très mal indiqué. Il s’agit de l’Albergue parroquial Casa Rectoral, de plus nous sommes dans les tous derniers pèlerins acceptés : le gîte est complet ce soir. Il y a même des gens de Seloncourt dans le Doubs, qui connaissent les Herren, et une québécoise d’Arvida, partie du Puy.

L’accueil est assuré par un couple d’étasuniens qui demande credential et carte d’identité.

Après installation, dont la douche, nous allons prendre un petit verre de vin de la Rioja à « El Sueve« , servi avec une moule garnie. Nous n’avons pas trouvé l’église romane dédiée à St-Jean-Baptiste.

Après le repas préparé et pris de façon communautaire, préparation et vaisselle aux quelles nous avons pris part, nous sommes appelés par les hospitaliers à assister au coucher du soleil, magnifique. Beau moment partagé.

J24 Mar. 27 sept. – Bercianos del Real CaminoReliegos

Branle-bas dès 5h30 du matin dans le dortoir. En ce qui nous concerne, nous ne nous pressons pas et nous sommes parmi les derniers à petit-déjeuner à 7h puis à nous mettre en route après que l’hospitalière nous ait embrassés car nous avons aidé à la cuisine. Nous quittons le village vers 7h45. Et assistons en marchant au lever du soleil. Jojo a mal au dos et à la tête. Je lui mets un patch sur l’épaule.

Une pause nous permet de déchausser.

Nous prenons un petit café à El Burgo Ranero qui offre de belles maisons.

Plus loin, nous sommes à l’Área de descanso para peregrinos de « EL BURGO RANERO ». Nous y rencontrons un groupe de personnes du 66 qui ont deux voitures et qui se relaient pour marcher… Ces personnes connaissent le Québec.

Nous nous arrêtons de temps en temps. J’ai une ampoule qui se fait jour sur l’angle (si je peux dire) du talon droit . A suivre !

Nous avons l’impression de marcher dans le désert. C’est assez spécial, car le chemin nous donne à voir des petits arbres plantés relativement récemment ! Nous avons le temps d’admirer deux trains à l’horizon de même qu’un petit aéroport ou aérodrome…

En route nous croisons des canaux d’irrigation.

Arrivée à Reliegos, l’entrée nous surprend avec des bâtiments bas un peu troglodytes… Nous avons réservé à l’Albergue La Parada. Nous y apprenons qu’il n’y a pas de bus avant Mansilla de las Mulas. Nous faisons un tour de village. Un bar café nous interpelle avec des inscriptions québécoises dont un « Vive le Québec libre, C.D.G. ». Dans le patio du gîte, Jojo soigne mon ampoule.

Nous prenons la Cena au gîte avec deux australiens, Jojo leur ayant ouvert « la porte »… Il paraît que j’avais fait un peu la tête selon la remarque faite à Jojo sortie fumer dans le patio et rejointe par les deux… Je surprends la réflexion d’un des deux australiens et tâche de me défausser en disant ; « je ne pensais pas pouvoir soutenir la conversation en anglais… » ; je crois qu’ils n’ont pas été dupes. L’ambiance est quand même bonne : voir la photo-témoin !

Demain, il n’y aura pas de petit-déjeuner, mais une machine distributrice de café.

Nous faisons la lessive des draps, pyjamas, etc…

J25 Mer. 28 sept. – ReliegosLa Virgen del Camino

Nous nous réveillons à 6h10 pour un lever à 6h20. Le ciel est très étoilé. Nous prenons comme prévu le café au distributeur de même que des petits gâteaux aux amandes, très nourrissants, extras !

Nous avons volé sur le chemin plat de chez plat pour arriver assez tôt afin de prendre le bus qui va nous conduire à León, André nous ayant dissuadé de nous coltiner avec les abords de cette grand ville. Le lever de soleil sur la route nous enchante. Nous apercevons une chaîne de montane au loin, vers le nord.

Le bus était bien là, mais le parcours fléché n’est pas optimal ! Nous le ratons donc, et faisons donc contre mauvaise fortune bon cœur et en profitons pour visiter l’église San Pedro, ainsi que la petite ville. Nous arrivons à prendre le bus suivant.

Arrivés à la station de bus/train de León vers 10h, nous visitons la cathédrale ; elle joue très bien, superbement, avec la lumière mais nous préférons globalement celle de Burgos… Elle présente, entre autre, de superbes stalles. Comme il n’y a pas de casier comme à Burgos, Jojo me confie son sac et part refaire le tour de l’église et faire des photos. A ce moment, « notre » australienne me voit me demande : « où est Jojo ? » je la lui désigne… et elle court l’embrasser ! Moment magique !

Le marché sur le parvis de la cathédrale est très vivant. Nous profitons d’être dans une grande ville pour faire quelques emplettes : lacets, carte, porte-monnaie, pharmacie (homéopathie)… et nous voyons beaucoup de ce qui ressemble à des oriels comme en Alsace ou Allemagne. Nous prenons un café mais pas que (espèce de friand au jambon et au fromage chaud) en terrasse en face de la cathédrale.

Nous devons aller jusqu’à la La Virgen del Camino ; pour cela, nous tombons presque par hasard sur le bon arrêt de bus.

Des passagers du bus nous aident à trouver le bon arrêt pour nous rendre à l’Albergue de peregrinos Don Antonino y Doña Cinia. Cet arrêt est juste en face de la Basílica de la Virgen del Camino, très moderne que nous visitons après notre installation dans ce gîte très grand et très fonctionnel.

Belle installation, avec douche, lessive, etc… Nous partons faire un tour en ville, découvrons que la ville est jumelée avec Aulnay-de-Saintonge, et dînons dans un petit resto (Hotel Los Redes) non loin du gîte et réservons à la Maison de Jésus à Villar de Mazarife.

J26 Jeu. 29 sept. – La Virgen del Camino Villar de Mazarife

Lever 6h30. Le dortoir est déjà presque vide, sur 12 que nous étions dans ce dortoir.

Jojo a mal au dos. Elle tente de faire un café largo dans la machine distributrice. Nous partons à 7h45 avec patch et cachet contre la douleur. Il fait encore nuit : nous commençons à être vraiment à l’ouest de l’Europe.

Nous accompagnons une pèlerine qui a de gros soucis de tendinite… pour prendre la variante vers Villar de Mazarife. Nous assistons au lever du soleil.

Nous n’avons pas de café à Oncina et l’église y est fermée. Nous nous y sommes arrêtés sur une place où il y a des jeux d’enfants. Et nous nous y sommes fait un thé, vers 9h. Nous repartons ; le chemin est maintenant sur de la terre.

Nous nous arrêtons à 11h à Chozas de Abajo pour un café et un bocadillo dans un établissement avec une grande terrasse abritée. L’église est aussi fermée, son clocher est un treillis métallique portant les cloches.

Un peu plus de 4 km plus loin nous arrivons à Villar de Mazarife. Vers 13h. Nous avons réservé à la Casa de Jesús ou encore : Albergue El Refugio de Jesús, qui est lui même pèlerin avec sa fille Yolanda.

C’est un gîte préconisé par André et il est super sympa. Nous sommes accueillis par la fille de Jesús et elle nous installe à l’étage dans une chambre à deux lits cote à cote. C’est minimaliste, pour ne pas dire plus, mais l’intention de nous placer en couple nous va droit au cœur. Le gîte propose beaucoup de coins et de recoins. C’est vraiment une maison pour pèlerins, il y a même une piscine et une grande terrasse avec de l’herbe. Des murs sont pleins de graffitis dont certains avec des coups de crayons, en fait des ébauches, très intéressants.

Nous faisons la lessive et regardons ce que nous ferons demain. Puis nous partons explorer le village. Cela commence par la visite de l’église du 16ème siècle, pais une visite à l’épicerie dans le carrefour : nous achetons du raisin que nous mangeons sur le banc devant le magasin : la patronne nous le reprend et nous le rend lavé avec le sourire ! Nous prenons un café en terrasse non loin de là. Une pèlerine nous prend en photo à coté de la statue de St-Jacques pèlerin.

J’ai un coup de fil avec Jacques, et Jojo reçoit une grand message d’Isabel qui a hâte que nous arrivions en Galice, son pays d’origine !

Nous retrouvons les australiens, dont un possède un nom français : Carré ! Et prenons un verre de vin.

A table, nous sommes 7 à avoir pris la demi-pension : les deux australiens, nous deux et trois autres pèlerines : une hollandaise, une californienne et une Irlandaise. L’ambiance est super sympa, la langue est nécessairement l’anglais…