Compostelle 2016 – 10 : de Casanova à Santiago

Où nous atteignons notre premier but sur ce Chemin de Compostelle

J40 Jeu. 13 oct. – CasanovaBoente

Il fait du brouillard, mais il ne pleut pas. Nous petit-déjeunons sur place. Nous partons, un peu avant 9h et tout de suite, il faut monter pour retrouver le chemin toujours en forêt d’eucalyptus.

Nous voyons, en recollant au Chemin, des mini-bus qui larguent des tourigrinos en de grands va-et-vient de taxis.

Nous prenons un café sous un barnum à Leboreiro dont l’Igrexa de Santa María est fermée. Nous rencontrons un pèlerin qui va dans l’autre sens, accompagné par un chien.

Peu de temps après, nous passons un pont romain : le Ponte do rio seco qui est un attrait touristique. Nous marchons dans les bruyères. Nous sommes dépassés par des pénitents portant la croix. C’est un spectacle étonnant et finalement pas si rare quecela, déjà vu en France du coté de Moissac.

Puis nous passons à l’entrée de Furelos le pont romain juste après la Mesón A Ponte : il s’agit du Ponte de San Xoán de Furelos. Il est 11h15.

A midi, nous nous arrêtons à Melide au centre ville à une terrasse pour un café, poser les sacs, réserver pour demain et acheter de la pharmacie. Nous visitons l’Igrexa de Santa María de Melide. A quelques dizaines de mètres, il y a un lavoir couvert : Lavadeiros de Santa Maria.

Nous rencontrons un piéton qui nous renseigne… Nous sommes en forêt. Nous passons le ruisseau sur un pont de grosses pierres.

Nous sommes maintenant à moins de 50 km de Santiago !

Même les épiciers proposent le tampon de la crédential. Nous sommes à la petite oasis : El pequeño oasis. Nous portons encore le poncho en mode ouvert. Nous voyons beaucoup de petites églises fermées. Dommage.

Forêt d'eucalyptus près de St-Jacques de Compostelle

Les eucalyptus sont magnifiques, élancés, superbes.

Nous passons vers 14h25 à coté de El Aleman Albergue tout près de Boente où nous sommes attendus à l’Os Albergues (qui a changé de nom depuis : c’est maintenant l’Albergue Fuente Saleta) où nous arrivons à 14h30. Nous sommes à 46km de Santiago.

Notre hôte est un homme aux cheveux longs et apparemment crasseux, avec une grande barbe. Une odeur de renfermé nous assaille. Les douches ne sont pas totalement fonctionnelles. C’est une des deux raisons qui ont motivé l’échange rugueux avec Lepère (le guide).

Nous posons nos sacs et allons prendre un pot, une verre de vin au café – Bar d’à coté qui fait aussi Albergue. Puis nous visitons l’église romane en face.

3 français barbus arrivent au gîte, nous les avions vus au restaurant à Airexe il y a deux jours. Un des trois est franc-comtois de Gray.

Nous partageons la chambre avec une italienne de Milan qui a confié les rênes de l’entreprise familiale (la chapellerie) à ses enfants pour s’octroyer deux mois de pèlerinage. Je fais une photo de Jojo et de notre italienne sympathique.

Nous faisons une petite sieste.

Nous dînons ensemble au bar-café d’à coté et nous nous promettons de nous y retrouver pour le petit-déjeuner demain matin.

Nous prenons des photos du coucher de soleil.

De retour au gîte, lecture. Jojo a de la difficulté à monter dans sa couchette du haut et à s’habituer au froid humide.

J41 Ven. 14 oct. – BoenteOs Penedos (Burres)

Lever 7h. A 8h, nous sommes devant le café d’à coté pour le petit-déjeuner et nous attendons qu’il ouvre.

Nous sommes à une table différente de notre italienne, et comme elle est au téléphone avec sa famille, nous l’avons laissée tranquille. Nous nous saluons, naturellement.

Nous décollons à 8h20 dans un épais brouillard. Cela commence par une grande descente, bien sûr suivie par de la montée, longue, dans la forêt d’eucalyptus. Nous traversons de petits bourgs.

Nous rencontrons, et Jojo le montre sur la photo avec un grand sourire, 44 km inscrits sur la chaussée. Nous marchons sur le trottoir en terre.

Nous faisons des arrêts pour poser le sac et, à 9h, prendre un café avec des petits gâteaux à Castañeda à l’Albergue Santiago, superbe. Plus loin, c’est le Bar Manuel qui nous accueille pour une autre pause à 10h.

Juste après, nous passons un pont romain à une arche sur le Rio Iso. Le chemin est maintenant dallé de grosses pierres plates. Très joli. Juste après nous passons devant la Mesón Ribadiso.

Une banderole de feuilles suspendues à un petit toit nous interpelle : ce sont des maximes en espagnol (ou galicien) et en anglais. Un peu plus tard, c’est une camionnette de l’Albergue Milpès en fait la promotion devant elle, nous sommes toujours à Ribadiso.

Le trottoir est maintenant dallé régulièrement. Nous y suivons des porteurs de croix.

Un peu avant 11h nous arrivons à Arzua et passons à l’Office du Tourisme, qui est fermé. Mais nous visitons l’Igrexa de Santiago de Arzúa. Nous prenons un café et tortilla près de l’église. J’ai encore mal au tibia.

Nous quittons la ville et rencontrons une petite fontaine au bord du chemin. Je fais connaissance avec des chevaux qui viennent vers moi quand ils m’aperçoivent. Nous sommes à As Barrosas.

Le sentier est en terre maintenant et le lieu est marqué touristique. Il y a une stèle avec plaque commémorative et c’est vrai que la forêt est tout de suite là. Le chemin est fréquenté, par des marcheurs et des vaches, d’ailleurs signalées par un panneau de danger.

A Pregontoño, la vue se dégage, de même que le ciel.

Nous replongeons dans la forêt d’eucalyptus et débouchons à un croisement, où il nous faut quitter le chemin pour aller à notre gîte. Nous marchons assez longtemps et passons au-dessus des travaux d’une autoroute en devenir, et avons plus que l’impression de revenir vers l’est pour atteindre notre destination du jour.

Notre gîte est donc hors chemin, préconisé par André. il s’agit de l’Albergue Pensión Camiño das Ocas. C’est superbe. Cela fait chambre d’hôte et gîte. C’est une jeune fille qui nous accueille. Il y a de quoi faire de bonnes lessives avec un séchage en plusieurs fois. Nous avons de la lecture et j’ai trouve un sudoku. Nous prenons un verre de vin blanc sur une table de pique-nique dans le parc. Un schéma y montre où nous sommes par rapport à la route (pas de mention d’autoroute encore).

Nous mangeons sur place et lisons au « salon » en mezzanine. Et je joue au dictateur au balcon alors que Jojo fume dans le parc.

Il pleut vers 22h.

J42 Sam. 15 oct. – Os Penedos (Burres) – O Pedrouzo (O Pino)

Lever 7h. Une partie du ciel est étoilé.

Nous attendons pour le petit-déjeuner car le patron ne s’est pas levé comme prévu. Nous assistons aux premières lueurs de l’aube.

Nous partons vers 8h20 et rejoignons correctement et plus rapidement que craint le chemin à l’endroit où nous l’avions laissé hier. Nous reprenons le chemin dans la forêt d’eucalyptus. C’est très humide. La pluie n’est jamais très loin. En fait c’est un crachin continu.

Nous passons devant une autre série de maximes en deux langues. Le soleil se lève. Nous passons à A Cazalda devant le bar du même nom, puis nous nous arrêtons au Bar Lino puis devant la Casa Tia Dolores décorée de bouteilles sur le muret que la sépare du chemin…

Puis c’est Salceda, où je fais copain copain avec un mouton dans son pré, nous rencontrons en sens inverse une pèlerine accompagnée d’un âne assez chargé. Elle aussi est chargée, mais garde le sourire : nous sommes à 25km de Santiago. Puis c’est A Brea, C’est un superbe sentier.

Nous sommes toujours en forêt, Eucalyptus très grands, des plantations de hêtres ou frênes.

Nous recevons un message de Nicolas et les vœux de Jacques. Nous passons à Santa Irene où nous voyons une fontaine en forme de fer à cheval… ou presque. Le sentier revient en forêt. Le poncho est bien sûr de sortie. Une bonne âme nous prend en photo tous les deux. A A Rúa Jojo achète des cigarettes.

Nous arrivons au Gîte « Albergue de peregrinos de O Pino » de la Xunta de Galicia, maintenant désaffecté, à l’entrée de O Pedrouzo. Il est vrai que ce gîte a besoin d’un sérieux ravalement. De plus, l’ Hospitalière est peu avenante, le Casier de sac à dos est sale, et il manque de papiers (toilettes).

Nous sommes en dortoir, tout au fond…

Nous nous baladons sous le crachin en ville et prenons un verre de vin blanc pour fêter les moins de 30;.. et 20 km…

Le mal de dos de Jojo a empiré de même que mon mal au tibia. Nous repérons les services et constatons que l’église est fermée.

Comme nous avons eu froid, nous achetons les deux derniers chandails marqués d’un logo pèlerin, bleu pour moi et rose pour Jojo. Nous achetons aussi 4 poupées galiciennes pour nos 4 petites filles. Au retour au gîte, nous trouvons un petit chat blanc que nous caressons : il vient se lover sur ma couchette tout au fond du gîte !

Nous allons nous promener sur l’avenue et dînons au restaurant et croisons des musiciens avec des instruments à vent.

Le restaurant s’appelait (je ne le vois pas sur la carte) « Cameda Casera » ce qui veut dire : cuisine maison.

J43 Dim. 16 oct. – O Pedrouzo (O Pino)Monte do Gozo

Lever 6h30. Il ne pleut pas. Nous prenons le petit déjeuner en ville.

Il fait encore nuit, et nous tardons à entrer en forêt. Le chemin est incertain et partir à la lampe frontale n’est pas franchement notre tasse de thé. Nous sommes à moins de 20km !

De nouveau dans la forêt humide, le sur-sac est de sortie.

Nous sommes près de l’aéroport : un avion décolle devant nous, enfin, pas trop loin.

Nous nous trouvons maintenant sur un sentier bétonné. Nous arrivons à Amenal : nous prenons un café au Bar Kilómetro 15; nous y faisons une escale technique avec petit café. Il semble que ce soit la même affaire que l’Hotel Parrillada actuel.

Nous contournons l’aéroport de Santiago, et longeons un petit ruisseau… et à l’arrêt en forêt, grignotons des cacahuètes. Nous posons chacun à notre tour à coté d’un monument à Santiago : Mojón entrada a Santiago de Compostela.

A Lavacolla nous prenons un café et un gâteau devant le bel hôtel « Casa Porto de Santiago », dont je ne retrouve plus les traces sur maps.google.

Nous arrivons à Monte de Gozo vers 14h. Nous allons vers l’Albergue de peregrinos de la Xunta de Galicia avec sa capacité énorme initiée par le pape Jean-Paul XXIII. C’est superbe. l’Accueil est très bien, net changement par rapport à la veille.

Nous posons nos sacs et allons en ville prendre un verre au bar du restaurant le « Restaurante Labrador » dans la découverte du village.

Puis nous partons visiter le site, le monument pour le Pape, la petite chapelle à l’entrée, et surtout le groupe de 2 grandes statues de pèlerins découvrant la cathédrale de Santiago, où un touriste allemand nous prend en photo tous les deux. Je leur rends la pareille pour sa petite famille. Un car de touristes arrive : nous partons.

Pour le repas, nous allons à proximité du gîte : le Bar A Chisca, où nous faisons le plein de cigarettes, et où nos voisins de table sont trois français. Puis une balade digestive dans le parc qui permet de voir, à défaut de beau ciel, les lumières de la grande ville Santiago.

Nous rentrons au gîte. Nous sommes dans une salle de huit, mais nous n’y sommes que 4.

J44 Lun. 17 oct. – Monte do GozoSantiago

Lever 5h30 pour Jojo. Nous partons à 7h20. Il fait encore noir, il pleut et nous cherchons un peu notre chemin.

Arrivés en ville, nous posons à tour de rôle devant la grande mention de Santiago de Compostella, puis 400 ou 500 m plus loin, nous nous arrêtons pour café et pâtisserie à la « A Taberna de San Lázaro » : les churros nous sont offerts !

Nous allons vers la cathédrale. Juste avant d’arriver dans la vieille ville, nous passons sur le trottoir qui dit en 6 langues (Galicien, espagnol, anglais, allemand, français, et italien, je crois : « l’Europe s’est faite grâce au pèlerinage de Compostelle ».

Nous arrivons à la Cathédrale au point « 0 » sous une petite pluie. Nous sommes renvoyés au bureau des Compostela, mais la queue est si longue, que nous reviendrons et un hospitalier nous dit qu’il y a des casiers pour visiter la ville « léger ».

A proximité, nous prenons un café et, après recherches, dont une visite à la gare, réservons un bus pour revenir à St-Jean-Pied-de-Port. Cela représente de longues marches. Nous faisons quelques achats souvenirs. Nous recevons des messages de félicitations des enfants.

Nous visitons des églises et la cathédrale et rencontrons des belges qui s’occupent de pèlerins.

Nous cherchons un gîte pour deux nuits à proximité du terminus de bus pour Fisterra et Muxia. Nous tombons sur l’Albergue Monterrey qui nous fait un excellent accueil et nous donne des informations pratiques. Il y a une buanderie, des serviettes et une belle petite cuisine.

Relique de St-Jacques de Compostelle

Le portique de la Gloire est en restauration, donc non visible. Nous rendons visite aux reliques de St-Jacques dans le sous-sol de la Cathédrale, et photographions le fameux botafumeiro, à l’arrêt.

A la sortie, nous nous faisons photographier au point « 0 » par un pèlerin sympa.

A midi, nous nous attablons sur le boulevard de la gare pour un friand. Un peu plus tard, c’est de panaché dont nous faisons notre affaire.

Nous sommes impressionnés par cette ville où les rues sont pavés de grandes dalles de pierre.

Vers 15h une petite faim nous tiraille et nous nous attablons à la terrasse du Cañadu non loin de la cathédrale. Maintenant c’est le moment de nous faire délivrer la Compostella. La file d’attente est nettement plus réduite à cette heure là.

Nous re-profitons du point « 0 » : les pieds dessus et nous au-dessus. Et un nouveau café nous attire : Jojo est rayonnante.

De retour au gîte, l’hôte nous indique un petit restaurant assez proche sur la même rue à l’Hotel San Lázaro. Nous faisons un bon repas complet de pèlerin.