Compostelle 2016 – 9 : De Gosende à Casanova

Sur ce Chemin de Compostelle, Sarria est un repère important : à partir de là, il faut deux tampons sur la credential… et les « pèlerins sont beaucoup plus nombreux…

J36 Dim. 9 oct. – Gosende – Vilei (Barbadelo)

Nous prenons le petit déjeuner sur place et payons les cigarettes que la patronne est allé chercher pour Jojo. Le café se fait pendant que Jojo, justement, fume ! Nous remarquons une statue de faïence stylisée qui montre un veau tétant sa mère. Nous saluons notre hôtesse et nous nous mettons en chemin : il fait encore très sombre.

A un moment, nous passons sur des dalles qui font un pont puis un chemin le long d’un petit ruisseau ; le brouillard est épais. Nous arrivons à Furela dans une purée de pois. Le chemin est dallé. Extra.

Nous passons à coté d’une Igrexa de Santo Estevo à Calvor, toujours dans le brouillard.

A la sortie du village, le chemin est matérialisé par un « passage pour piétons » au travers de la rue. Impressionnant !

A Pintin nous faisons tamponner notre crédential pour la veille car nous avons l’avons oublié à Gosende. Il est 9h15, et prenons un café : nous sommes à la Pensión Casa Cines. Les bornes galiciennes se suivent et se ressemblent. Nous passons ensuite le long d’une Igrexa de San Mamede de O Camiño à Aguiada.

Nous arrivons à San Mamede et nous nous arrêtons à l’Albergue Paloma et Leña pour les remercier pour la veille.

Un peu plus tard nous déchaussons. Et, un peu avant 11h, nous passons la pancarte Sarria. En réalité, nous sommes à Vigo de Sarria. Et cela commence par un petit parc. Puis nous rentrons en ville et passons le Rio Sarria. Des murs couverts de fresques nous accompagnent un peu. Puis nous visitons l’église Santa Mariña, en fait il s’agit de l’Iglesia de Santa María (maps.google indique les deux noms !), à coté du gîte municipal.

Nous nous arrêtons à la Méson O Tapas pour un café et des bocadillos vers midi. Nous y retrouvons le franco-canadien de la Casa de Compos.

Nous reprenons le chemin et passons sur un beau petit pont ancien, romain, probablement, à plusieurs arches : Ponte da Áspera sur le Rio Pequeño. Plus loin, nous passons sous le pont d’autoroute moderne très haut au-dessus de nous à deux chaussées et traversons une voie ferrée.

Nous voyons des arbres centenaires, chênes et marronniers. Le chemin monte, descend et remonte : plus de 150 m de dénivelés.

Nous arrivons à Vilei vers 14h et nous nous arrêtons à la Pensión-Albergue CASA BARBADELO le long du chemin. Nous visitons l’albergue. C’est un très bel établissement réparti en petits bâtiment avec peu de lits dans chaque. Nous y retrouvons les québécois de St-Sauveur.

Nous prenons un verre de vin comme d’habitude très tôt pour nous décontracter avant de faire la lessive (7 paires de chaussettes) et en attendant qu’elle revienne, nous faisons une petite sieste.

Nous voyons passer des pèlerins sur la route de même que des carrioles hippomobiles pleines de touristes.

A 18h, nous prenons une sangria sur la terrasse à coté de la piscine. Nous prenons le repas dans la salle à manger du gîte. Au dessert, j’ai eu droit à une petite cuiller de miel pour mon yaourt.

Nous donnons nos coordonnées aux québécois de St-Sauveur.

Après le repas, nous nous baladons un peu dans le village et découvrons nos premiers séchoir à maïs de Galice.

J37 Lun. 10 oct. – Vilei (Barbadelo)Portomarín

Il fait un grand brouillard épais ce matin. Au petit déjeuner ce matin, l y a des œufs, du bacon, des grands cafés et… les québécois de Saint-Sauveur.

Nous repartons vers 8h30 dans le brouillard. Nous marchons sur le macadam. Le lever de soleil dans le brouillard est intéressant.

A 9h nous sommes à la Taberna da Sarra pour un café. La lueur du soleil dans le brouillard nous accompagne et nous goûtons l’instant. Le chemin devient une allée de terre entre deux haies de grands arbres feuillus. Très sympa. Le chemin est partout ici : voir cette photo d’une balustrade au détour d’un virage. Nous voyons de plus en plus de séchoir galiciens.

Une halte casse-croûte vers 10h30. Un peu plus loin, le chemin est pavé de grandes pierres, en fait de sont de petites dalles. Cela permet de passer par dessus un filet d’eau sans rupture de montée. C’est ingénieux.

Vers 11h30, nous passons devant le gîte Albergue-Pensión Casa Morgane à Morgane, justement.

Nous avons par moments l’impression d’être en Bretagne, à part la robe des vaches. C’est Ferreiros à présent. Nous croisons des vaches blanches ou beiges avec de belles cornes sur le chemin.

Depuis Sarria, nous sommes plus nombreux à marcher. Jojo note les petits sacs… des tenues peu « peregrino » et plus « tourigrino »… Nous croisons des bus, des taxis,… c’est la course aux tampons pour « gagner » sa Compostella !

Les villages s’enfilent comme des perles sur un collier, qui est ce chemin. Nous sommes à A Pena où se trouve la « borne 100 km » de Santiago… en fait nous en avons vue au moins deux, dont l’officielle où un pèlerin nous prend en photo.

Les vaches que nous croisons maintenant sont noires et blanches. Les poules et les coqs se baladent librement. Nous croisons des travaux forestiers en bord de chemin. Nous avons retrouvé le chemin de terre depuis un moment, entre des haies « à la Bretonne ».

Nous voyons de belles maisons de schiste avec couvertures d’ardoises. Et aussi une barrière en forme de pèlerin ! De la bruyère et des ajoncs nous accompagnent, de même que des dalles au bord du chemin plantées verticalement. Le chemin, dans les rues, est dallé. Cela nous impressionne.

Et nous commençons la descente vers Portomarin. Jojo est souriante : elle pose, car la photo d’après est plus sérieuse.

A Vilachá, il est 14h40, il y a une halte possible « Los Andantes ». Jojo note que l’endroit est super sympathique. Il est d’autant plus apprécié que le soleil tape dur.

Nous passons un endroit très dangereux pour descendre du plateau vers la route qui mène au pont de Portomarin. Des jeunes que nous laissons passer, dévalent cela très aisément, mais nous pensons qu’ils prennent des risques. Nous prenons notre temps. Cet épisode nous vaudra un échange épistolaire peu amène avec le guide Lepère. Nous avons une belle vue sur la ville en face de l’autre coté du « Encoro Das Peares », puis sur le pont, au fur et à mesure que nous nous rapprochons de lui par le coté.

Le traverser, c’est spécial. Nous prenons conscience que le pont est récent car la rivière a été barrée en amont et on a du, par exemple, déplacer l’église San Nicolao ! pour résoudre le problème de la montée des eaux. Dans le lit de la rivière, en eaux basses maintenant, nous voyons beaucoup de vestiges.

A la sortie du pont, il faut monter des marches. jojo a du mal pour les monter sous le soleil.
Nous avons réservé sous les conseils d’André, au gîte PortoSantiago, vers 15h45. C’est un beau gîte, bien géré par deux dames.

Lessive, et balade pour visiter la ville. La place de l’Igrexa de San Xoán (San Nicolao !) de Portomarín est très belle.

Nous prenons un verre près des arcades où Jojo a eu des infos d’une gentil papi à qui elle a demandé le chemin pour le gîte, le serveur s’en est mêlé gentiment. Extra. Nous examinons les pierres de l’église déplacée : elle sont numérotées pour être remontées à l’identique. Remarquable. Une affiche donne comme nom à cette église : Igrexa de San Nicolao o San Xoán.

Les rues du centre ville sont dallées. Très belles, avec des arcades de chaque coté. La mairie est belle, bien fleurie. De belles fresques ornent des murs.

Nous y retrouvons Marc le jeune québécois qui avait oublié sa crédancial à l’auberge. Nous l’avions accompagné pour qu’il en achète une autre au km 102 ! Nous le voyons heureux, car il l’a retrouvée… entre les pages d’un guide.

Nous dînons tôt sous les arcades d’un repas pèlerin, puis visitons l’église San Nicolao qui est maintenant ouverte. J’y fait tamponner les crédential. Des jeunes sont rassemblés sur les marches devant la mairie. Vers 20h nous avons une belle lune. Nous assistons belles couleurs du ciel vers l’ouest au coucher de soleil.

Il y a de l’animation sur la place. Des jeunes jouent de la cornemuse, ou du biniou ? d’autres dansent. C’est vraiment sympa.

J38 Mar. 11 oct. – PortomarínAirexe

Jojo se lève à 4h45 pour un besoin pressant ; il y a déjà deux pèlerins en préparation pour le chemin.

Nous partons du gîte et allons petit déjeuner sous les arcades comme pour le dîner, il est 8h. Et il y a du brouillard. Dans les portes des gîtes nous voyons des valises prêtes à être acheminées par taxi… Nous ne faisons pas ce type de chemin.

Puis nous prenons le chemin en descente pour gagner un petit pont sur le Rio da Barrela. A partir de là, cela va monter fortement, depuis 320m environ jusqu’à 720 pendant 15km. Nous prenons notre temps. Le chemin est agréable en soi, ombragé, en forêt, donc sur la terre, ce qui est appréciable et apprécié ! Nous nous arrêtons de temps en temps pour le sac et les chaussures.

Les talus sont couverts de mûriers et de mûres. Une halte un peu avant Gonzar est différente de ce que nous avons déjà vu : Devesa de Gonzar Nous faisons deux arrêts café à Gonzar et Hospital da Cruz. Nous en profitons pour réserver pour demain. Entre ces deux arrêts, nous visitons les ruines du Castro de Castromaior. Le chemin est en travaux par endroits.

A Hospital da Cruz, au bord du Chemin, un bar nous accueille : Bar Taberna Do Camiño. Juste après, un échangeur de routes doit être franchi pour poursuivre le chemin en direction de Ventas de Narón. Dans les villages, les rues sont encore pavées. Maintenant, le chemin en terre longe la route en asphalte. Nous passons à coté d’un petit parc suffisamment intéressant pour être sur le site Gronze.com: Cruceiro de Lameiros un peu après Ligonde.

Dans une rue dallée, nous croisons un troupeau de belles vaches marron clair. Un paysan, de sa cour de ferme me lance, car je viens d’ouvrir mon parapluie de marche : « Vous avez raison, ici, en Galice, il pleut tout le temps ! » en bon français. Nous le saluons en retour.

Nous arrivons à la Pensión Airexe vers 15h30 sous la pluie.. En 2018, nous nous logerons au gîte municipal, juste à coté. Nous avons une pièce de 2 fois deux lits superposés. Nous y sommes 4 avec 2 états-uniens de Miami. Nous nous installons et aller déjeuner dans le restaurant d’en face : Ligonde : une omelette et un verre de vin blanc et café. Jojo photographie ses souliers qui donnent des signes de fatigue.

Puis nous faisons une petite sieste. Je me rends compte avoir oublié ma serviette à Portomarin : je rappelle le gîte qui déclare me faire envoyer cette serviette à Casanova. Merci !

Nous retournons au restaurant pour le dîner vers 19h. Nous voyons un ballet de taxi et autres camionnette de voyageurs… Le ciel est chargé et se pare de couleurs… Il pleut de nouveau. Un peu de lecture avant de nous coucher.

J39 Mer. 12 oct. – AirexeCasanova

Nous nous levons en même temps que nos états-uniens. Il pleut.

Le restaurant en face n’est pas ouvert à 7h30 comme prévu. Il est près de 10h quand nous arrivons à A Brea où nous prenons un café auprès de la Mesón A Brea à l’intérieur, la terrasse étant bien mouillée.

Beaucoup de montées et se sentiers encaissés, des marronniers à profusion. Il pleut beaucoup, et je marche avec mon pantalon de pluie et mon parapluie. Vers 10h45, nous arrivons à une aire de repos aménagée. A un arrêt café, Jojo met également son pantalon de pluie.

Nous nous arrêtons à Palas de Rei, qui a de belles armoiries rappelées sur un rond-point, arrêt pour faire des courses. La caissière est née à Aubervilliers et nous rencontrons un papi qui a travaillé 40 ans au Luxembourg.

Nous passons dans de superbes forêts d’eucalyptus. Un moment donné, nous passons sous un pont routier et nous en profitons pour nous y abriter.

Un quart d’heure plus tard, vers 12h 45, à San Xulián (= Julian) do Camiño, nous nous arrêtons pour un café et une tortilla chaude en terrasse dans une éclaircie à l’Albergue O Abrigadoiro.

Nous enfilons les villages suivants : A Graña, Ponte Campaña où nous passons devant la belle Albergue Casa Domingo marquée d’une gigantesque coquille St-Jacques, et Casanova. Nous rencontrons deux dames accompagnées d’un chien et elles me parlent … Là, notre hôte de la Casa Bolboreta, qui est hors chemin, nous appelle pour demander où nous sommes. Il dit venir nous chercher, quand il arrive vers nous, nous refusons et le suivons jusque chez lui parmi les forêts d’eucalyptus. Nous y recevons un très bon accueil.

L’albergue est superbe. Une canadienne de Toronto y est déjà, dont les parents sont de l’Outaouais.

L’hôte me tend un paquet venant de Portomarin : le gîte m’a renvoyé ma serviette et pour faire bonne mesure, il y en a deux dans ce paquet ! J’appelle pour remercier.

Nous prenons un verre de vin pour fêter les moins de 70km à faire. Mais faut-il une raison pour boire le sang du pèlerin ? Il y a du feu dans la cheminée.

Jojo fait la sieste, puis boit un café et sort pour jouer un peu avec le chien. Puis lecture au coin du feu pendant un gros orage.

Le repas est servi vers 19h. jojo se sert de la soupe avec entrain, et grand sourire.

Nous allons nous coucher. Dans notre dortoir il y a deux sud-africains.