La Cruz de Ferro sur le Chemin de Compostelle
J30 Lun. 3 oct. – Rabanal del Camino – El Acebo de San Miguel
Au lever, nous fonctionnons avec la lampe frontale.
Nous prenons un café à la cuisine du gîte et allons vers le restaurant d’hier soir. Le lever de soleil est superbe dans ces rues en pierres. Jojo apprécie le super bon café !
Nous passons à coté d’une fontaine et d’un beau lavoir à la sortie du village. Jojo a déjà mal au dos.
Le chemin est une sorte de route pierreuse et enherbée. Nous rencontrons un groupe de pèlerins polonais qui nous font nous retourner pour assister au lever du soleil au-dessus de Rabanal, dont nous apercevons le clocher de l’église
Dès cet endroit, nous sommes en train de monter.
Le chemin est agréable. Le temps est superbe, le soleil ne tape pas encore trop fort.
Nous passons à coté d’une fontaine assez grande, allongée avec un robinet au milieu sur une sorte de dosseret. Le chemin devient sentier entre des fougères. La végétation se fait plus sauvage. Des haltes de repos sont disposées de temps à autre.
Nous arrivons à une autre fontaine référencées par maps.google : Área de descanso para Peregrinos. Nous nous y arrêtons pour déposer le sac. Jojo est souriante malgré le mal de dos. Le sentier suit grosso-modo la route, et nous avons de belles vues sur les paysages environnants.
Un « Buen Camino » est écrit en pierres juste à coté du sentier. Sympa ! Sur un chaume, des vaches apparaissent à la belle robe brun-rougeâtre.
Vers 10h et quart, nous arrivons à Foncebadón à 1450m d’altitude : nous venons de gagner 300m de dénivelé. la rue des albergues et restaurant quitte la route sur laquelle nous marchons depuis quelques temps. Le village donne à l’abord, une piètre image. Nous nous arrêtons sur une toute petite terrasse pour prendre un café et nous reposer un peu.
L’église est en ruines. Nous reprenons la petite route en terre. Le regard porte de plus en plus loin.
Une borne sur le chemin me sert de siège, et me permet de me déchausser, mais pourquoi ai-je l’air de garder mes chaussettes ?
Nous arrivons à la Cruz de Ferro. Le chemin, qui suit toujours la route, longe une forêt de pins. C’est à deux ou trois mètres près le point le plus haut du Chemin de Compostelle sur le Camino Francès, le véritable point le plus haut sera atteint un peu plus loin.
Nous sacrifions à la coutume qui veut que nous disposions une pierre que nous avons apporté depuis chez nous ou un autre lieu « chargé ». Jojo vient de déposer sa pierre…
A coté un petit ermitage dédié à St Jacques y a été érigé. Entre les deux, un cercle de pierre au sol de 4 à 5 m de rayon nous intrigue : il port des étoiles stylisées, comme pour indiquer le chemin des étoiles. En fait, il s’agit d’un cadran solaire : un mode d’emploi est affiché en 4 langues : espagnol, anglais, allemand et français.
Sur la mosaïque ci-dessous, l’approche de la croix, les pèlerins dessus, le cadran solaire, l’ermitage et un banc non loin à l’entame de la descente
Un peu plus loin, le chemin continue de longer la route et propose des bancs de temps en temps. Nous voyons des travaux forestiers dans la forêt de pins. Nous passons auprès d’une croix repérée sur la carte. Le chemin est assez encaissé et les échappées rares sur les environs. Dommage, elles sont belles ! Les paysages sont font maintenant plus visibles.
Nous passons à coté d’une stand donativo quasiment « à sec ».
Nous arrivons à un lieu mythique du Chemin : Manjarín « Refugio de Montaña permanente ». Nous saluons « le dernier Templier » et prenons une consommation à l’intérieur du refuge/bar, le gîte étant à coté. Je me sers moi-même. C’est un endroit vraiment très spécial ! Jojo, un gobelet à la main, sourit, heureuse.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous passons à coté d’une fontaine très allongée (vue de la carte ici) et 2,5 km km plus loin, nous arrivons au point effectivement le plus haut du Camino Francès 1505 m.
A partir de là, le chemin va devenir de plus abrupt. En nous retournant, nous pouvons voir tout près du point culminant, un établissement apparemment militaire. Les paysages sont beaux, sauvages.
A l’arrivée au-dssus de El Acebo, une affiche taguée nous invite à faire halte et en même temps à ne pas faire confiance à cette pancarte !
Le point de vue : Mirador el primer banco del Bierzo (Belvédère : le premier banc du Bierzo) donne effectivement une très belle vue panoramique.
C’est un village-rue, situé à 1150m d’altitude, avec de très belles maisons de pierre, souvent avec des balcons de bois, superbes, typiques d’une montagne.
Notre gîte de ce soir est Méson El Acebo, différent du gîte préconisé à ce moment par André. Cela devait être complet. L’accueil est très sympathique. Nous prenons 2 cervoises au bar. Nous prenons le dortoir, bien installé où un drap et une taie d’oreiller sont fournis en in-tissé.
Nous nous installons, faisons un peu de lessive et nous prenons un verre de vin dans le jardin. Jojo photographie mon talon droit qui est dans un mauvais état. Nous échangeons des infos avec une pèlerine française d’Avignon, puis partons visiter le village. C’est tout à fait charmant.
Jojo a beaucoup mal au dos et elle en pleure.
Nous dînons au gîte qui fait restaurant d’un menu du pèlerin avec la pèlerine vue dans le jardin.
Nous sortons profiter du coucher du soleil : le ciel est superbe. Nous l’admirons de deux endroits différents. De retour vers le gîte, nous admirons l’éclairage public des rues : magnifique.
J31 Mar. 4 oct. – El Acebo de San Miguel – Ponferrada
Lever 6h30. Nous prenons le café dans une machine distributrice. Nous commençons la descente dans la rue éclairée. C’est vraiment très joli. Un peu avant de sortir complètement du village, sur une petite place où il y a le gîte municipal, nous nous asseyons sur un muret pour attendre le lever du soleil.
Nous repartons un peu avant 8h. La descente est assez marquée. Au loin, nous voyons une ville éclairée dans la presque obscurité de la vallée. Peut-être Molinaseca ?
Voici le village de Riego de Ambrós, très joli lui aussi : les balcons fleuris sont superbes. Une petite église nous attire… nous la visitons rapidement. Les symboles jacquaires sont présents. A droite, dans la rue en descente, un petite épicerie fait le plein de pèlerin. Nous faisons une petite queue. Et prenons un café un peu plus bas.
Je reçois un appel de Jacques auquel je réponds un peu plus tard. Nous sommes surpris de voir une dame avec 3 enfants qui marchent avec une petite remorque et semblent être aussi des pèlerins.
La sortie du village passe par une descente assez précaire, impressionnante, en schistes. Nous rencontrons des troupeaux de moutons qui partagent avec les pèlerins le Chemin de Compostelle. Au détour du sentier, un arbre majestueux nous surprend, son tronc fait presque deux mètres de diamètre.
Le cercle est un symbole universel et nous en rencontrons faits de pierres disposées de façon concentrique.
Il est près de 11h quand Molinaseca est atteint. L’arrivée se fait par une sorte d’avenue au bord de laquelle une belle grande chapelle fermée. Tout de suite après, nous passons le superbe pont multi-arches en pavés sur le rio Meruelo et tout de suite après, nous nous installons sur la terrasse de l’hôtel- bar-restaurant El Palacio pour un café et un grand sandwich. Nous passons ensuite dans un pharmacie au centre du village sur une belle place avec une statue de St-Jacques en pèlerin pour acheter de l’homéopathie. Le miroir du rio derrière le pont est superbe. Mais tout le village est très beau.
Notre but est Ponferrada. Nous ratons le chemin qui laisse la route sur sa gauche et restons sur cette route jusqu’au carrefour où nous quittons le Chemin pour prendre la variante qui évite Campo pour gagner quelques hectomètres. Combien ?
L’arrivée à Ponferrada est assez glauque. Le soleil tape. Il est 14h30. Jojo a repéré de l’anis qui pousse sauvagement au bord du chemin et m’en cueille des branchettes que je mâchonne avec le bon goût que j’aime bien.
La ville est très belle. La pierre est omniprésente. La tour de l’horloge est spectaculaire. Nous prenons un panaché sur la place de la Mairie avec des mini-bocadillos. La visite de la basilique nous déçoit.
La ville est marquée par l’histoire des Templiers et le château est spectaculaire : nous prenons un petit verre de vin, blanc pour Jojo, rouge pour moi avec tapas en face de ce château après avoir visité l’office du tourisme à proximité.
Jojo prend des cachets contre la douleur et renforce la dose.
Nous recherchons L’Albergue Guiana. Nous y trouvons un accueil type hôtelier : c’est une très belle auberge luxueuse de pèlerins. Il y a tout pour plaire, l’équipement est complet.
J’essaie plusieurs fois de contacter la banque. Notre conseillère est de retour de vacances et tout est ok pour nous. Nous sommes soulagés.
Après notre installation habituelle, nous repartons nous balader en ville avec pour objectif de trouver un restaurant pratiquant le repas pèlerin. Il fait maintenant un peu frais. Finalement, le restaurant « Les Templiers » étant fermé jusqu’à 20h, nous dînons sur la place de la cathédrale à « La Estafeta » où nous avons un très bon contact avec la patronne. Nous passons là un très bon moment et rentrons au gîte.
J32 Mer. 5 oct. – Ponferrada – Villafranca del Bierzo
Lever 6h30. Nous prenons le petit déjeuner au buffet de L’Albergue Guiana.
Nous partons à 8h, sans que Jojo ai un patch sur l’épaule. Il fait encore sombre. Nous passons devant le château des Templiers, qui est vraiment imposant dans cette semi-obscurité. Jojo admire.
Le début du Chemin se fait le long de la rivière Sil dans un parc. Un pont d’allure spécial nous intrigue. Nous passons sous une route à double voie et devant le musée de l’énergie. Puis nous montons péniblement sur du macadam à un point de vue sur la ville que nous quittons. C’est « chouette ». Nous nous attardons le temps de faire quelques photos et d’échanger de photographe entre les pèlerins qui passent aussi par là.
Nous poursuivons le chemin en nous arrêtant de temps en temps. Le chemin passe sous le passage au milieu d’un grand bâtiment, en fait d’un ensemble avec une cour centrale carrée.
Nous traversons des vignes : le Bierzo est l’autre région d’Espagne pour le vin en plus de la Rioja.
Nous arrivons à Columbrianos où nous prenons un café et de petits gâteaux. Nous rencontrons un jeune québécois de Joliette qui est parti marcher avec son parrain qui a dû s’arrêter, blessé. Nous partageons nos gâteaux avec lui. Il a mal au pieds et marche avec ses sandales au lieu de ses souliers.
Nous passons plusieurs autres villages, mais leur état paraît délabré. Des nids de cigogne apparaissent au-dessus de poteaux. Nous visitons l’église de Fuentesnuevas jolie décorée mais globalement assez sobre, avec un beau clocher mur avec galerie de service des cloches.
Nous rencontrons des vaches dans les prés et arrivons à Camponaraya, puis passons au-dessus de l’autoroute A-6 pour arriver après des traversées de vignes, à Cacabelos, assez gros et joli bourg. C’est une des villes de vin européenne, comme l’affirme fièrement une affiche à son entrée.
Nous visitons une chapelle dédiée à San Roque elle ressemble à un tout petit musée !
Le pont qui traverse le rio Cúa passe au-dessus d’une plage municipale que nous verrons plus animée en 2018. Juste après un pressoir à vin impressionnant nous interpelle. Nous sommes à 220 km de Santiago.
L’Albergue municipal de peregrinos de Cacabelos se trouve juste après. Nous poursuivons en direction de Pieros, entourés de vignes. Nous sommes sur la route pour y arriver. Beaucoup de macadam dans cette longue étape (26 km) pour nous. La distance indiquée par la pancarte du village pour Villafranca del Bierzo 4,1 km est loin de la mesure donnée par le site Gronze : 6,7km.
Au milieu de ce bourg assez réduit, un petit parc nous offre de quoi nous poser un peu.
Nous évitons la variante qui passe par la grande route pour passer par Valtuille de Arriba. Les paysages sont beaux. Nous ne nous en lassons pas. Le chemin est maintenant de terre. Le village montre des maisons en ruines, mais aussi de belles maisons.
L’arrivée sur Villafranca est longue. Elle nous paraît sans fin. C’est très vallonné et « casse-patte » ; quand nous y arrivons, en face du château, nous constatons que notre gîte, la Piedra, et quasiment à la sortie de la ville : c’est presque 2km de plus à faire, mais sur le Chemin proprement dit ! Ce sera ça de moins à faire demain !
L’accueil à la Piedra est superbe avec un café pour Jojo. C’est une adresse André compatible. C’est une maison dont le mur arrière est la falaise : c’est tout à fait particulier ! Le dortoir est organisé en deux salles, nous sommes 4 dans notre partie, nous et deux allemands.
Nous réservons pour demain à Las Herrerias, mettons notre lessive en machine sous la supervision des hospitaliers, et allons prendre un verre de vin, blanc pour Jojo, rouge pour moi près du gîte.
De retour au gîte, notre lessive est pliée dans un panier de linge dans notre dortoir ! Exceptionnel !
Nous allons à la découverte de la ville. C’est vraiment très joli. Une dame du cru nous parle alors que nous sommes sur une passerelle de pierre. Moment sympathique.
Nous dînons dans un restaurant chic non loin du gîte au prix pèlerin, au-dessus de la rivière Rio Valcarce. C’est surréaliste. Tout le monde est bien habillé, sauf nous ! Et nous sommes salués à notre arrivée et à notre départ avec des « Buen Camino ».