Compostelle 2016 – 8 : De Villafranca à Gosende

Où nous entrons en Galice sur ce Chemin de Compostelle.

J33 Jeu. 6 oct. – Villafranca del BierzoLas Herrerías

Nous prenons le petit déjeuner au gîte avec un buffet préparé à l’avance.

Jojo n’a plus de patch, mais prend des cachets 600mg.

Nous partons à 7h45. Il fait sombre et l’éclairage citadin est joli avec ses lumières jaunes. La route, chemin du début de la journée, longe le Rio Valcarce. Nous montons, mais cela reste raisonnable.

Puis, le Chemin bascule de l’autre coté de la balustrade de la route que nous allons longer longtemps. Nous sommes sur un revêtement assez dur pour le pied. Par moment, le chemin revient sur la route.

Pereje, le premier village sur le chemin est atteint vers 9h. Pour entrer dans le village nous quittons la route. Un abri avec terrasse nous appelle pour prendre un café. La sortie du village est surprenante avec un alignement de maisons avec balcons assez délabrées.

Et nous regagnons le sentier à coté et séparé de la grande route par une lisse en béton, ou encore en glissière métallique. Nous montons. La géométrie de cet ensemble nous fait penser à une séparation protection – après coup – des pèlerins de la circulation routière. Nous sommes entre falaises inclinées et cours d’eau.

Nous continuons notre enfilade de villages avec Trabadelo. Beaucoup de bois coupés, tronc et planches, sur le bord du Chemin, un superbe arbre sur pied également. Des moutons également.

Nous passons sous l’autoroute et franchissons le Rio Valcarce, et retrouvons ce « sentier » protégé, montant sans arrêt. A midi, Jojo prend un cachet contre la douleur.

La Portela de Valcarce nous accueille avec une plaque disant que nous sommes à 559 km de Roncevaux et à 190 km de Santiago, et nous souhaite « Buen Camino, peregrino », plaque disposée au pied de la statue de Saint-Jacques en pèlerin. Nous visitons l’église, Iglesia de San Juan Bautista, belle et très simple.

Nous arrivons à Ambasmestas dont nous visitons l’église, Iglesia del Carmen, elle aussi belle et très simple.

Le chemin devient sympa le long du rio, très arboré.

C’est maintenant Vega de Valcarce, dont nous visitons l’église Iglesia de San Juan Bautista également, nous faisons une petite halte a coté du rio c’est herbeux, mais un peu sec.

Puis c’est Ruitelan, avec son aire de repos pour pèlerins à l’entrée et sa chapelle qui est fermée, la Capilla de San Froilán de Ruitelan. Et c’est tout de suite Las Herrerias.

Notre gîte, la Casa Herrerias de Miriam, est en peu en retrait du Chemin. Il est 15h. C’est un beau gîte dans une belle maison. Mais l’hôte qui nous reçoit, nous indique que le repas du soir est végétarien. Nous lui demandons où nous pouvons manger ce soir. Il nos indique le petit restaurant quelques mètres plus loin sur le Chemin.

Nous y allons de suite après l’installation pour boire notre verre de vin habituel (c’est le sang du pèlerin !), blanc pour Jojo et rouge pour moi, en terrasse. C’est l’heure du repas pour les ouvriers qui sont attablés dans le restaurant. Jojo n’y tient pas et met son doigt dans la casserole pour goûter.

Ce que voyant, le patron nous apporte une assiette de ce plat et nous dit que si cela nous plaît, il pourra nous en servir ce soir ! De la belle et bonne humeur ! moment extra.

Nous sommes en face d’un pré entre la route et le rio das lamas avec des chevaux et des vaches. Nous assistons au retour de touristes à cheval qui rentrent de la Faba, je crois. Il y a un prestataire qui organise ce genre de randonnées dans la rue.

Nous nous baladons un peu dans ce petit village, où la nature est le plus important.
Miriam, qui est pèlerine elle-aussi, se plaint de l’édification en face de chez elle d’une nouvelle Albergue qui revendique son nom Herrerias… Mais les prestations ne sont pas comparables : ce sera luxueux, et la clientèle visée sera haut de gamme, à ce que nous avons compris, mais ça va lui causer du tort.

Nous apprenons au cours de notre balade que le pont à l’entrée du village est un pont romain. Dans le rio, beaucoup de petits tas de pierres simulent des personnages minuscules.

Nous dînons au petit restaurant repéré, à l’intérieur cette fois-ci. Nous sommes chouchoutés, c’est magique. Le patron en plus de nous photographier, nous offre l’alcool amical en fin de repas : c’est l’Aguardiente hierbas.

J34 Ven. 7 oct. – Las HerreríasFonfría

Nous nous levons et prenons le petit déjeuner sur place : café (double pour Jojo) et nutella. Nous saluons nos hôtes et partons, il fait encore très sombre. On distingue à peine Jojo dans la descente vers la route et le chemin : il est 8h10 environ. La rue est belle avec son éclairage publique en arc de cercle.

Nous sommes tout de suite à Hospital, trop petit hameau pour être nommé dans Gronze ! Mais la montée sévère a déjà commencé. Nous retournant nous assistons aux premières lueurs de l’aube. Le long du petit rio, c’est extra.

Le chemin est la route, en macadam. Pour l’instant, ça va. Qu’en sera-t-il quand le soleil tapera ? Nous passons à coté d’un abri rustique pour pèlerin. Nous commençons a ressentir le coté montagne du chemin. Quand nous croisons l’annonce de La Faba, cette route devient sentier de terre large d’environ 2 m… mais très irrégulier, et… en forte montée.

Nous arrivons aux premières maisons de La Faba vers 9h30. C’est aussi un village-rue. El Refugio est un beau bâtiment. Nous réussissons à y avoir un café, nous dérangeons quelque peu, car le travail des hospitaliers est déjà tourné vers l’accueil du soir.

Nous sommes vraiment en montagne maintenant ; depuis ce matin nous avons pris 250m de dénivelé positif en 4 km. Nous repartons vers La Laguna. Nous commençons à voir de beaux paysages au fur et à mesure de notre montée. Nous arrivons à La Laguna vers 11h30 et des touristes à cheval nous doublent.

Nous passons la superbe borne d’arrivée en Galice un peu après midi. Nous dépassons des chevaux sellés qui attendent leur cavaliers et nous arrivons au lieu mythique : O Cebreiro,1300m d’altitude, vers 12h40.

Un panneau bas-relief carte rappelle la vocation européenne de ce chemin. Nous pénétrons dans le bourg et visitons l’église, le Santuario de O Cebreiro, qui présente un baptistère, grande vasque de pierre. Les paysages aux alentours sont à quasiment 6360 ° pour peut qu’on fasse quelques mètres dans les prés.

Nous repartons. Nous constatons que nous ne sommes pas au bout des montées du jour ! Il faut continuer à monter encore jusqu’à avant de redescendre vers Liñares puis remonter pour l’Alto do Poio, environ 1270m, avant de redescendre vers Fonfria, notre but de la journée.

Mais n’anticipons pas ! Le chemin se fait agréable, plus égal qu’à la montée et c’est de la terre battue.

Le journal de Jojo se fait rare, tant elle a mal.. Alors, les photos m’aident à stimuler ma mémoire.

Liñares, je en sais pas pourquoi, mais ce bourg me paraît spécial… Nous visitons la chapelle, l’Igrexa de Santo Estevo de Liñares et apprécions les statues mais aussi les fonds baptismaux. A la sortie, le sentier quitte la route et nous rencontrons un paysan avec ses vaches. Ça monte : nous sommes maintenant à l’Alto de San Roque,  (Monumento al peregrino), 1250m environ. Une grande statue de bronze en marque le point culminant. C’est un pèlerin en marche. Nous sommes, d’après la borne typiquement galicienne, à 155,786 km de Santiago.

Nous passons l’Hospital da Condesa où le Café Bar OTEAR qui joint la route au sentier, devenu rue en dalles de briques, possède deux entrées : une seule nous suffit pour nous poser. C’est la Méson O TEAR. Nous croisons des vaches qui rentrent du pré et celles qui y vont : il est 15h30 environ.

Nous ne nous arrêtons pas pour l’église Iglesia de San Xoán, ni ici, ni à Padornelo.

Les paysages sont beaux et nous avons le plaisir de voir beaucoup de vaches avec leur belle robe beige. Un peu après le croisement qui mène à Sabugos, nous nous posons à l’ombre.

A partir de Padornelo, nous avons sur 400 m une grimpée très abrupte, et les bâtons ont du mal à agripper le sol du chemin qui est rainuré pour aider à l’ascension conclue avec difficulté par Jojo surtout dans les 50 derniers mètres de la montée. Nous ne nous arrêtons pas au café du bourg, un peu avant l’Alto do Poio, 1335m d’altitude.

Jojo a mal mais elle y arrive. Nous enchaînons tout de suite en direction de Fontria, notre but de ce jour. Nous avons réservé à l’auberge A Reboleira : c’est un gîte typiquement galicien ; nous y arrivons à 17h45. Jojo me suit avec difficulté et se demande si elle va y arriver.

C’est une belle auberge, avec un bon accueil : c’est un gîte indiqué par André, avec salle de lecture, détente, ce qui est apprécié, tout comme la terrasse et le bar où nous commandons le verre de vin (blanc, rouge) habituel.

Fonfria est un bourg campagnard, avec du bétail. Nous faisons un tout petit tour, sans plus d’intérêt que cela.

Le repas du soir est pris dans une maison ronde typique avec toit en chaume un peu à l’écart du gîte.

Jojo a une faim de pèlerine ! Nous dégustons une soupe d’épinards avec riz et… puis du riz pour accompagner la viande et les petits pois. Le dessert est un superbe gâteau aux amandes maison. Jojo est assise à coté d’un états-unien du Vermont.

Après le repas, Jojo fait un tour vers l’église, ouverte, qui est encore une Igrexa de San Juan et à son cimetière qui est très différent de ceux que nous connaissons.

Elle rencontre un troupeau de vaches rentrant à l’étable en revenant au gîte où je l’attends avec un café.

Vers 20h nous sortons pour admirer le coucher de soleil les les belles couleurs du ciel et la lune.

J35 Sam. 8 oct. – Fonfría – Gosende,

Lever, petit-déjeuner : café et tortilla sur place et nous partons à l’aventure, sans avoir réservé, vers 8h. Nous retournant, nous admirons l’aube. Le chemin se fait bien, en pente de plus en plus forte, mais nous prenons notre temps ; il offre de beaux paysages car par moment nous sommes sur une ligne de crête ou peu s’en faut. Nous voyons un paysan s’occuper de bovins.

Après une huitaine de km, nous prenons un café à Triacastela après avoir enfilé de petits villages assez proches les uns des autres, dont certains ont pavé le chemin, voir même, matérialisé le Chemin de Compostelle comme un passage pour piétons à leur sortie : O Biduedo, Fillobal, Passantes, et admiré le châtaignier centenaire et visité l’église à l’entrée. Nous nous arrêtons pour cela au Parrillada Xacobeo Restaurante, et dégustons ce café en terrasse à l’ombre. il est 11 environ.

Nous essayons de réserver mais il n’y a plus de places… Tant pis, nous verrons bien. L’Albergue est celle Albergue PALOMA Y LEÑA à San Mamede un peu avant Sarria. Ils s’offrent de nous aider à trouver une solution.

A la sortie de Triacastela, nous faisons le choix de prendre la variante par San Xil. Il reste 131km avant Santiago. Mais à San Xil, nous aurons monté de 200 m, ce que nous ne savions pas. Alors, c’est assez pénible. Le petit village de A Balsa est assez pittoresque. Une sorte de pont nous permet de franchir le petit rio Rego da Balsa. Des poules vaquent en toute liberté.

Vers 13h15 nous arrivons vers San Xil après sa fontaine tout à fait particulière, elle occupe une grande surface au sol. Nous y faisons une petite halte. Il s’agit de la Fuente de Os Lameiros.

Plus loin, les paysages sont beaux, nous revoyons des bovins, le sentier est agréable et Jojo sourit à l’appareil photo.

Nous arrivons à Fontearcuda vers 15h et nous demandons à un bar s’il y a un gîte. Réponse négative ou mal comprise… Un panneau au bord du chemin nous indique en contrebas la Casa do Campo, à Gosende.

Nous descendons hors chemin vers ce gîte. Un pèlerin franco-canadien nous accueille et nous dit qu’il dort ici ce soir. Il a démarré à St-Jean-Pied-de-Port le 31 août. La patronne arrive et nous accueille en disant qu’il y a une chambre avec un lit double pour nous : belle surprise !

Nous avons un appel de Josselin qui veut savoir où nous en sommes. à 125km !

Nous rappelons l’albergue « l’Albergue Paloma et Leña » qui nous cherche deux places à San Mamede pour remercier et annuler la demande. Et dégustons un verre de vin en terrasse, avec un petit bocadilo. La maison est belle, dans une ferme et plusieurs outils de paysan sont bien exposés et mis en valeur.

En attendant l’heure du repas, nous nous reposons, et dans la cour de ferme, des chaises permettent la conversation entre pèlerin, ce dont Jojo profite.

Nous dînons sur place, nous sommes 4 pèlerins, nous, le franco-canadien et une jeune fille italienne, je crois, autour d’une table dans ce qui pourrait passer pour une salle à manger. De l’inconnu, passer à du quasi-luxe, c’est la magie du chemin.

Après le repas, nous sortons pour apprécier le coucher du soleil et repérer le chemin pour demain. Nous faisons copain-copain avec les chiens du gîte.