A Bouziès, nous avons repris seuls notre Chemin Compostelle 2013…
Mar. 14 mai – Cahors – Ferme Trigonida.
Nous prenons le petit-déjeuner à 7h30 et partons en directions du Pont Valentré. Ce pont, je l’avais déjà vu avec mes parents. C’est un pont très célèbre, superbe. Nous recherchons le diable qui, selon la légende, s’est fait berné par un gars astucieux : il n’a pu récupérer que l’âme d’un… âne ! Nous le photographions !
Nous sommes revenu sur le GR65. Juste après le pont, se dresse une petite falaise, il s’agit de monter des « marches » de près de 80cm de haut. Avec un sac à dos, même bien arrimé, ce n’est pas facile. J’aide Jojo du mieux que je peux et c’est avec soulagement que nous arrivons en haut de cette difficulté. Mais la montée ne fait que commencer. Nous serons de nouveau à près de 300m à Labastide-Marnhac.
Nous passons tout près d’un Domaine, « Les Mathieux » assez remarquable ; une fresque schématise le profil du chemin jusqu’à St-Jean-Pied-de-Port.
Nous poursuivons notre chemin et casse-croûtons vers 12h30 en déchaussant, ce que nous avons fini par apprendre ! Nous passons ensuite Labastide-Marnhac où nous visitons l’église et nous nous arrêtons à un bar-restaurant-multi-services à la sortie du village.
Il nous reste environ 3km et demi environ. Nous passons à coté de bories de petite taille.
Nous arrivons à la ferme Trigonida où le tarif est sympa car s’il faut cuisiner, tous les ingrédients sont là ! Nous faisons, Jojo et moi, copain copain avec le grand chien blanc de la ferme et discutons avec le fermier, Rémi.
Le repas se prépare en groupe, tout le monde met la main à la pâte et se régale, puis tout le monde participe à la vaisselle.
Ce sont de très bons moments. Je suis à coté d’une jeune femme suisse dont le mari lui a sculpté un bourdon avec la croix-épée de St-Jacques. Un bel instrument, assez lourd, ma foi, pour qu’elle puisse se défendre au besoin !
Nous allons dormir. Nous sommes seuls dans la chambre.
Mer. 15 mai – Ferme Trigonida – Montcuq
Ce matin, il pleuvine. Je décide, en plus de mon poncho, de montrer comment fonctionne mon parapluie porté sur le sac et escamotable dans les sentiers étroits. Les pèlerins présents me regardent avec attention et voient de suite l’inconvénient quand je me penche pour relacer un lacet à mes chaussures : le parapluie chute ! Il est environ 7h30.
Il pleut dès le départ, et nous ne faisons pas d’arrêt à cause de cette pluie. Le chemin devient lourd sur le causse argileux, les souliers pèsent des tonnes. La jeune suissesse me dépasse quand je suis en train de bougonner contre « les mauvais pèlerins »… Elle me dit : « Laisse les, le Chemin va les faire ! » Quelle belle leçon ne me donne-t-elle pas là ! Elle pose pour que je photographie son bourdon sculpté.
Un abri nous permet de faire une petite pause et un jeune pèlerin suisse de Genève, Stephan nous y rejoint. Il est manifestement quelque peu désargenté et nous partageons avec lui une pâtisserie sous vide.
Nous passons à coté de bories de différentes façons.
Nous sommes suivis par un gros chien noir et faisons une courte halte à coté d’une fontaine abritée qui semble être une fontaine miraculeuse.
A l’approche de Montcuq, la pluie cesse. Nous atteignons la ville vers 14h30. Nous visitons la première église où Stephan se repose et se réchauffe. Nous prenons un café sur la place et lui payons un chocolat chaud.
Nous prenons le chemin du Gîte de Lestos qui se situe dans d’anciennes étables ou écuries à coté du Moulin de Pleysse.
Nous nous installons dans une stalle de deux places. Mais un groupe de trois randonneurs, voulant être ensemble investissent un de nos deux places. Il faut toute la sagesse de notre hôte pour que tout rentre dans l’ordre.
Au repas, nous sommes 18, Jojo est placée en bout de table. Le repas est sympa, et est surtout marqué par la cérémonie des digestifs qui descendent d’une poutre au plafond de la salle à manger, poutre décorée au-dessous du mot « Ultréïa ».
Il est maintenant temps d’aller dormir.
Jeu. 16 mai – Montcuq – Lauzerte
Il est 7h30 quand nous allons petit-déjeuner. Le rebord de fenêtre à l’ancienne est décoré de plusieurs objets dont une statuette de Saint-Jacques et d’un maillet. Je désigne celui-ci et l’hôte me dit : « tu es le deuxième qui l’a remarqué. Je suis Franc-Maçon, mais je ne vais plus en loge du fait de la reprise de ce gîte. »
Nous partons vers 8h30 en direction de Lauzerte. Il ne pleut plus. Nous apprécions. Mais le chemin est encore bien collant.
Puis nous alternons ondées et soleil. Le poncho n’est jamais très loin de nos épaules. Ce poncho, nous l’apprécions de plus en plus avec ses divers modes d’utilisation !
Ce chemin est assez varié car nous montons, descendons, franchissons une petite rivière pour arriver à un petit étang où nous faisons une pause. Un peu plus loin, nous sommes interpellés par une petite pancarte indiquant Bonal et Belfort (en Quercy).
Un peu plus loin, nous atteignons Montlauzun et contournons sa butte.
Juste après, à un croisement, nous mettons nos ponchos comme couverture de sol et nous nous installons pour casser une petite croûte. Un gros chien couleur gris-jaune nous « envahit » gentiment et semble vouloir partager notre repas… Quelques minutes plus tard, c’est un chat noir qui se tortille au sol devant nous… Quel genre d’attracteurs sommes nous ?
Nous arrivons ensuite à une descente tellement forte que des escaliers avec une rampe ont été installés. Cette disposition est vraiment bienvenue. Les paysages sont doux, verdoyants, des moutons paissent dans ces prés magnifiques.
Une affiche nous souhaite la bienvenue en français et anglais à Lauzerte, cité médiévale.
Nous arrivons au Gîte les Figuiers et nous nous installons dans le dortoir et allons à la découverte de cette belle cité. La place avec son coin relevé est caractéristique ! Nous y prenons un café, photographiés par une bonne âme, et allons au jardin du pèlerin, visitons l’église, allons admirer le Point de Vue.
De retour au gîte, c’est douche, lessive et nettoyage de chaussures : tout est disponible pour se faire, et nous sommes assez nombreux à le faire… à la queue-leu-leu. Une pèlerine québécoise parle dans sa tablette avec le wifi du gîte à son correspondant resté au Québec. Cela manque totalement de discrétion : elle s’étale, elle parle très fort, et c’est désagréable au moins pour moi.
Le repas se passe en groupe, de façon très conviviale. La salle est presque pleine et il y a deux grandes tables.
Le gîte a une petite boutique et nous nous achetons chacun un polo marqué de la coquille.
Ven. 17 mai – Lauzerte – Durfort-la-Capelette
Nous préparons nos sacs et petit-déjeunons au gîte. Nous coupons un peu le trajet pour rejoindre le GR65. Nous en profitons pour voir l’église Notre Dame des Carmes. Arrivés en bas de la rue, nous tombons sur un panneau qui nous touche : « Cette terre est dédiée à la nation des Indiens Innus (Montagnais)… »
Le sentier franchit ensuite le Lendou, petit ruisseau, avant d’aller dans les collines où nous passons à coté d’un plan d’eau puis d’un superbe pigeonnier avant d’arriver à la chapelle St-Sernin où Jojo ne résiste pas à l’envie de sonner la cloche. Des vestiges environnent cette chapelle. Nous en faisons le tour, sans trop nous attarder.
Nous avons de magnifiques vergers, des paysages reposants et le début des vignes.
Le paysage devient plus aride, et après une forte montée, nous éprouvons le besoin de faire une pause et de manger.
Par chance nous arrivons à un « Logis » « Aube Nouvelle »où nous pouvons nous restaurer d’une omelette salade verte bienvenue.
Durfort-Lacapelette : notre gîte est à la ferme « La Bayssade » hors chemin et on y accède par une petite route qui fait mal au jambes et aux pieds. Nous avons le coup de pompe, et froid. Une boisson rafraîchissante nous est servie, vers 15h30, bien appréciée. Poser les chaussures est un bonheur !
Nous y sommes avec une pèlerine, Diane, qui s’est fait voler ses chaussures avec semelles orthopédiques… Elle dîne d’un sandwich, ses finances ne lui permettant pas plus : elle a dû racheter des chaussures de marche.
Nous dînons en famille avec les fermiers.
Sam. 18 mai – Durfort-Lacapelette – Moissac
Nous prenons le petit-déjeuner avec Diane qui part avant nous. Il tombe une petite pluie.
Il s’agit de retrouver le GR. Il y a plein de vergers de Kiwi, des vignes, de beaux paysages.
Un peu après Mascal, nous tournons à droite pour rejoindre le chemin, là où il fait un point de rebroussement (terme emprunté aux Chemins de fer !), ou presque.
Nous sommes sur le goudron et cela est pénible.
Nous faisons, vers 11h30, une petite halte à la chapelle d’Espis sur cette route qui est sur une ligne de crête de faible altitude relative, soit une quarantaine de mètres au-dessus du fond de la vallée du ruisseau de Laujol, puis nous cassons-une croûte vers 12h30 à l’ombre d’arbres
L’arrivée sur Moissac est très longue, peu réjouissante, une banlieue médiocre.
Nous finissons par arriver à un Café de Compostelle pour y sacrifier à la tradition de Jojo et son café, et allons ensuite à l’accueil « Le Carmel » à proximité de l’abbaye dont nous prenons en photo le porche majestueux.
Nous gagnons ensuite le Gîte installé en hauteur sur le sentier du Calvaire. Il s’agit d’un monastère réaffecté avec un vieux cloître laissé un peu à l’abandon.
Nous nous installons et redescendons en ville pour la visiter un peu mieux, malgré la pluie. C’est ainsi que nous visitons l’église et son cloître, magnifiques tous les deux : nous prenons notre temps pour admirer.
Nous remontons au Gîte pour le repas collectif dont le menu est annoncé par un frère novice.
Nous discutons avec les pèlerins autour de nous. et allons profiter de la terrasse et de la vue sur la ville. Nous avons des nouvelles de Marylène, Josselin et de René qui nous attend demain à Eaunes.