Voyage au Québec 2019 – 11 – Pow-wow chez les Anishinabe

Ce onzième article de notre séjour Québec 2019 met l’accent sur le pow-wow des Anishinabe

Samedi 24 08 2019

Ce soir nous devons être à la frontière entre le Québec et l’Ontario, à Notre-Dame du Nord au motel Coutu, que nous appelons pour savoir si nous pouvons y dormir en cas de non réponse d’Annabelle une des trois chanteuses de Cégep en Spectacle, venues à Belfort pour le FIMU (Festival International de Musique Universitaire).

Le petit déjeuner est pris en autonomie au Motel qui a tout préparé en fonction de notre départ prévu assez tôt.

Parc de la Pointe Opémican

Nous nous arrêtons au Parc Opémican qui est assez récent, et dont une partie est non praticable compte tenu des intempéries de l’hiver. Cette partie que nous visitons est appelée « Pointe Opémican » et est un parc provincial. Nous en profitons pour voir le site historique qui vaut le détour. Nous marchons aussi au bord de la rivière qui prend des allures de grand lac à cet endroit et nous continuons par un sentier qui grimpe pour donner de beaux points de vue. Ce sentier offre aussi des panneaux d’interprétations et de découvertes des animaux sauvages de cette région.

Nous voyons un groupe de touriste monter à bord de deux grands canoës avec des guides pour s’aventurer sur ce plan d’eau. Nous passons là un très bon moment.

Diorama au musée du Fort Temiscaming

Nous reprenons la route pour arriver à Ville-Marie, au Lieu historique national du Fort-Témiscamingue. Ce fort est stratégiquement situé au lieu le plus étroit du fleuve Outaouais. Nous visitons le local d’accueil qui fait office de Musée et allons ensuite sur le terrain voir les vestiges des installations. Nous nous attardons sur ce lieu chargé de mémoire et quand nous quittons, l’accueil est fermé et nous nous glissons à l’extérieur de ce parc.

Au centre ville de Ville-Marie, nous bifurquons sur la route 382 en direction de Lorrainville et vers Laverlochère où habite Annabelle. Nous y prenons une photo en face de la belle affiche de la municipalité pour montrer que nous avons tenu parole. Dans ce village s’y trouve un « Centre d’interprétation de la guêpe ».

Nous prenons la route 391 vers le nord et passons à Saint-Eugène-de-Guigues après être passé au large de Saint-Bruno-de-Guigues où se trouve un autre pont couvert sur la route du 6ème rang, au-dessus du Cours d’eau des deux cantons. Il est trop tard pour s’y attarder ce jour.

Nous revenons sur la route 101 vers Notre-Dame-du-Nord en dépassant la partie la plus large du lac Témiscamingue qui doit faire environ une centaine de km de long.

L’installation au Motel Coutu est rapide. Nous en profitons pour demander où nous procurer un tire-bouchon pour enfin boire la bouteille de vin achetée en route et où nous pourrions manger en ville.

Il y a du monde au bar et mon accent français me vaut quelques taquineries sympa et la patronne m’indique les « variétés algonquines » à la sortie ouest de la ville sur la rue Ontario, et le restaurant Au Rendez-vous des Quinze près du centre ville qui n’est pas grand, de toutes façons.

Le motel est à 500 m environ de la réserve algonquine où a lieu le Pow-Wow que j’ai repéré pour le dimanche.

Nous achetons un couteau au magasin algonquin anglophone et allons au restaurant. Il est assez tard, pour le Québec, mais avant 21h, on peut nous servir.

Jojo, curieuse, se lève et va consulter le tableau du menu du jour… Un trio de personnes âgées nous disent : « Il y a du doré, ce soir, c’est confidentiel, nous avons eu l’information sur Facebook ! » Il faut savoir que le Doré est un poisson très fin, très prisé des amateurs. Lorsque la serveuse, fille de la patronne vient prendre notre commande, Jojo lui dit : « il paraît qu’il y a du doré, ce soir »… Comment le savez-vous ? Nous en avons entendu parler… Oui, il y en reste, je vais confirmer avec ma mère…

Le personnes âgées en quittant le restaurant nos souhaitent bon appétit. Et nous nous régalons !

La serveuse nous apprend que les chanteuses du FIMU se sont produites dans le restaurant la semaine dernière ! Dommage.

Une balade digestive au bord du lac et dodo.

Dimanche 25 08 2019

L’intérêt du jour est le Pow-Wow de la Nation Algonquine de Notre-Dame-du-Nord : « TFN » pour « Temiskaming First Nation ».

Quelques pas après le pont couvert

Après le petit-déjeuner pris au même restaurant, nous revenons vers Saint-Eugène-de-Guigues et vers le pont couvert. Nous prévoyons d’être présents à l’église de Notre-Dame-du-Nord à la sortie de la messe dominicale pour la visiter et prendre des photos des fonds baptismaux pour la collection de Jojo.

En route, nous nous arrêtons à celle de Saint-Eugène, rebâtie après un incendie, selon une dame sympathique qui nous la fait visiter, enchantée d’avoir des touristes. C’est un autre bon moment.

Le pont couvert est atteint, visité, et il est temps de revenir pour la sortie de la messe. Nous arrivons au moment où les portes de l’église vont se refermer. Une dame vue la veille au restaurant nous reconnaît, nous lui demandons si l’église peut se visiter, et elle nous répond : « entrez vite je vais vous présenter à mon curé » !

Le prêtre Reynald, copain du curé de Malartic

Nous nous faufilons à sa suite dans l’église où elle retrouve le prêtre et sa sœur, qui était aussi au restaurant. Reynald, le prêtre, nous demande d’où nous venons… nous lui parlons de Belfort et il enchaîne : le Territoire de Belfort… J’y connais Sylvie et Jean-Paul… je poursuis en donnant leur nom : ce sont des membres de l’association Belfort-Québec. Reynald est un ami du curé de Malartic qui a béni les Noces d’or de nos cousins André et Monique chez qui nous allons dormir demain soir : que le monde est petit.

Nous parlons du Chemin de Compostelle ; il se trouve que Reynald emmène des jeunes sur ce chemin de temps en temps… Il nous parle aussi de la frontière entre le Canada et le Québec…

Il est temps de nous rendre au Pow-Wow pour assister aux danses et visiter les artisans autochtones.

Nous sommes tout d’abord assez déçus de voir ce que nous découvrons : peu de danseurs habillés avec les tenues de cérémonie, peu d’artisans, une foule assez clairsemée. Sur le point de prendre une photo, une amérindienne en costume magnifique en cuir blanc me fait signe : c’est sacré, ne prends pas de photo. Il s’agit d’une danse pour le soin des malades (Healing dance). Cette dame autochtone vient de North Bay en Ontario.

Puis c’est une petite fille de 8 à 10 ans que je repère : elle danse merveilleusement bien.

Les participants se saluent avant de quitter le Pow-wow

Mais c’est la clôture du Pow-Wow qui nous a ravis. Une bâche est étendue sur le sol et recouverte de ce qu’ils appellent : « give-away-gifts » que je traduis par « cadeaux d’adieu ».

Les seniors sont appelés à venir se servir ; Jojo se sert d’un sac contenant une grande sortie de bain ; je reste sans rien faire. Puis ce sont les plus jeunes, les danseurs, les musiciens,.. qui sont invités à venir se servir… Puis, des jeunes gens, garçons et filles, prennent les cadeaux qui restent par terre et vont les offrir à ceux qui ne se sont pas servis eux-mêmes. Je me retrouve donc avec un cadeau dans les mains, offert par une jeune fille autochtone souriante.

Puis, cela étant fait, un danseur se met au bord du cercle sacré, un autre vient le saluer, lui serrer la main et se placer à sa gauche… et quasiment tous se retrouvent sur ce cercle sacré (voir ici l’article sur le cercle, élément de la spiritualité amérindienne), danseurs, musiciens, spectateurs, tous mélangés. C’est absolument magnifique. Tout naturellement, Jojo se coule dans le cercle.

Puis, un espace se creuse dans ce cercle en direction de la sortie et les officiels, avec les drapeaux canadien, ontarien, étasunien, québecois, algonquin, sortent dans cette haie d’honneur. Jojo et moi restons admiratifs devant cette cérémonie de clôture magnifique, pleine de sérénité et de joie.

Nous pique-niquons au bord de la rivière et un habitant, photographe de profession, passant par là nous parle du rodéo de camions qui a rendu le lieu assez célèbre au Québec… avec la bouteille de vin qui nous n’arrivons pas à ouvrir.

Nous retournons au motel pour notre seconde nuit à Notre-Dame-du-Nord.